Longtemps délaissés, ignorés, on vient de se rappeler qu'ils sont nécessaires. L'activité ingénierie dans le secteur de la construction n'a pas été entourée de tous les égards voulus. En effet, depuis l'indépendance, on a vénéré la fonction d'architecte au détriment de l'ingénieur en génie civil dont le rôle demeure primordial. Les derniers textes promulgués par le ministère viennent de mettre un terme à cette discrimination et remettre sur les rails la fonction de l'ingénieur afin de réconcilier l'art et la technique. Pour la genèse du problème, elle se confond avec l'exercice de maîtrise d'oeuvre qui a évolué dans notre pays depuis 1962 suivant trois grandes périodes distinctes jusqu'à juillet 2002. Depuis, le rôle de l'ingénieur de la construction agréé commence à être pris vraiment au sérieux. Vers 1975, avec le lancement de programmes importants de construction scolaire du moyen et du secondaire est intervenu pour la première fois le contrat global confié à cette époque-là essentiellement aux bureaux publics très étoffés et aux bureaux étrangers, à l'extérieur du pays. En 1988, avec l'intervention de l'arrêté interministériel, on assiste à l'apparition d'un cadre juridique global de la maîtrise d'oeuvre plus marqué. Les missions d'architecture et technique d'ingénierie sont liées dans une partie fixe alors que les missions de suivi et de présentation des situations sont liées dans une partie variable. Toutes les données topographiques, l'étude de sol, le contrôle technique sont évacués du contrat global. Avec l'introduction intéressante du système de concours pour la production architecturale, l'ingénieur agréé se trouve éloigné de la scène car la prééminence de l'architecte est avérée. L'ingénieur absent, l'aspect économique, sécuritaire, cède alors la place au fonctionnel, à l'esthétique. La référence aux normes techniques disparaît quasiment. De cette situation ambiguë, le syndicat des ingénieurs en construction demande au ministère de tutelle de rappeler de manière officielle à l'ensemble des maîtres d'ouvrage l'application de l'arrêté du 11 juillet 2002. Par ailleurs, si les activités d'études du béton armé, de géotechnique ou de VRD relèvent à l'évidence de l'ingénierie, le suivi de chantier demande à être explicité. Aussi, certains maîtres d'ouvrage omettent de faire appel au BET agréé pour des opérations de réhabilitation, alors qu'il s'agit d'expertises techniques relevant davantage de l'ingénierie... D'autres points ont été signalés par le syndicat des ingénieurs de la construction. On citera par là, les moyens détenus pour monter des laboratoires d'études, de formulation et de contrôle des bétons.