«Le prix sera revu à la hausse dans les prochaines semaines» Le prix du sac de ciment de 50 kg a atteint 600 DA chez les détaillants de matériaux de construction. Au moment où la production du ciment connaît une hausse remarquable, les observateurs révèlent que «l´augmentation de la demande sur les matériaux de construction en cette période a provoqué une flambée des prix», qui vont grimper davantage à l´approche de l´été. Une situation paradoxale qui s´explique par «la spéculation» qui touche le ciment, lequel a vu le prix du sac de 50 kg, augmenter chez les détaillants de matériaux de construction. «Et ce n´est que le début, le prix sera revu à la hausse dans les prochaines semaines», a averti un vendeur de matériaux de construction. «le ciment en vrac est cédé à 433 DA le quintal par les cimenteries publiques. Après mise en sac, il est vendu en moyenne 750 DA par les distributeurs», a indiqué un responsable commercial d´une entreprise de production. Par ailleurs, «Il est à signaler qu´en réalité, le ciment est indisponible à ce prix-là. Il suffit de faire un tour chez le premier vendeur de matériaux de construction. Le quintal n´est jamais cédé à moins de 1200 DA», a-t-il précisé. La cause: «Ce sont les spéculateurs qui fixent les prix et c´est malheureux. Les intermédiaires imposent leur loi alors qu´une intervention des pouvoirs publics est aujourd´hui urgente pour freiner cette flambée qui risque de s´aggraver dans les prochains mois», a-t-il poursuivi. «Le prix du ciment qui a atteint un tel seuil, va provoquer une véritable crise», s´inquiète un opérateur qui exerce dans le domaine du bâtiment. «Habituellement, les prix flambent en période estivale. Cela s´explique par l´accélération de l´activité des chantiers. Mais l´augmentation de la production devrait contribuer à ramener les prix à la baisse. Malheureusement, on constate que ces derniers ne font que grimper», a-t-il poursuivi. Malgré l´opération d´augmentation effective de production qui a enregistré une hausse cette année, le déséquilibre du marché s´aggrave davantage, embarrassant ainsi et les entreprises du bâtiment qui ne s´expliquent pas les raisons de cette situation, et les particuliers qui auront du mal à avancer dans les travaux de construction. «En plus de la spéculation, les réels motifs de cette abusive envolée des prix sont dues à des situations d´indisponibilité souvent provoquées. Par exemple à la cimenterie de Sour El Ghouzlane, cela fait 15 jours qu´on nous dit qu´il n´y a plus de ciment suite à une panne», a-t-il expliqué encore. D´autre part, on a appris samedi auprès du Groupe industriel des ciments d´Algérie (Gica) que la production de ciment du secteur public a enregistré une hausse de 9% à la fin du mois d´avril 2011. Les douze cimenteries publiques ont produit du premier janvier à fin avril 2011 près de 3,560 millions de tonnes contre 3,270 millions de tonnes durant la même période de 2010, selon les déclarations d´un responsable de ce groupe à l´APS. «En 2010, la production de ciment du secteur public avait atteint 11,219 millions de tonnes contre 11,513 millions de tonnes en 2009, en baisse de 3%», a précisé cette source. Avec une production de plus de 11 millions de tonnes par an, le secteur public couvre 67% de la production nationale, alors que le reste est assuré par le secteur privé. Le Groupe industriel public spécialisé dans la production de ciment et d´autres matériaux de construction a été créé en novembre 2009 pour remplacer la Société de gestion des participations de l´Etat (SGP-Gica, Industrie des ciments), dans le cadre de la mise en oeuvre de la nouvelle stratégie industrielle. Outre les ciments et le granulat, l´activité du groupe Gica devrait s´orienter également vers la production de béton prêt à l´emploi et les plaques en plâtre. Les 12 cimenteries gérées par ce groupe sont celles de Hadjar-Soud (Annaba), de Aïn Kebira (Sétif), de Hamma Bouziane (Constantine), de Tébessa, de Aïn Touta (Batna), de Sour El Ghozlane (Bouira), de la Mitidja (Meftah-Blida), d´Alger, de Zahana (Mascara), de Béni-Saf (Ain Temouchent), de Saïda et de Oued Sly (Chlef). Le capital social de certaines cimenteries publiques a été ouvert à hauteur de 35% aux partenaires étrangers durant la période 2005-2008. C´est ainsi que les unités de Hadjar Soud et de Sour El Ghozlane ont conclu des partenariats, en janvier 2008, avec la société italienne Buzzi Unicem, spécialisée dans le secteur du ciment et de ses dérivés. La cimenterie de Béni-Saf a, quant à elle signé en juillet 2005 un accord de partenariat avec la société saoudienne Pharaon investment group limited, alors que celle de Zahana avait noué un accord en décembre 2007 avec le groupe égyptien Asec. La cimenterie de la Mitidja a fait l´objet d´un partenariat en juin 2008, avec le groupe français Lafarge. Ces partenariats visaient notamment à accroître la production de ciment, lancer des investissements et mettre à niveau les cimenteries.