La France va-t-elle encore une fois s'incliner devant le chantage de la nébuleuse. La situation sécuritaire au niveau du Sahel tend vers l´explosion dans ce contexte complexe relatif à la guerre en Libye. Tout porte à croire alors que l´organisation criminelle Al Qaîda au Maghreb est en train de gagner du terrain. Pour la première fois, la France vient d´exprimer ouvertement ses craintes. C´est le ministre français de la Coopération, Henri Raincourt, qui tire la sonnette d´alarme en soulignant que «des stocks d´armes ont été transférés hors de Libye à la faveur du soulèvement actuel contre Mouamar El Gueddafi et seraient arrivés dans la région du Sahel». Le ministre qui s´exprimait sur Radio France internationale, TV5 et le journal Le Monde ajoute qu´ «il est exact aujourd´hui qu´un certain nombre d´armes sont sorties de Libye. Où sont-elles arrivées? On ne le sait pas précisément. En revanche, nous avons un certain nombre d´informations qui nous disent que certains stocks d´armes seraient arrivés dans la région du Sahel, ce qui n´est pas sans nous inquiéter». Depuis le début des événements en Libye, l´Algérie n´a pas cessé d´avertir sur les risques énormes et les conséquences néfastes que peut engendrer cette crise. Une crise qui allait s´accentuant après l´intervention militaire arabo-occidentale. Dans l´une de ses précédentes éditions, L´Expression a fait état de l´acheminement d´une importante quantité d´armes et de munitions subtilisées par la rébellion libyenne depuis les casernes militaires de la Libye et revendues aux éléments d´Abou Zeïd. Lesquelles armes ont transité par les frontières nigériennes pour arriver au Mali et atterrir au Sud algérien. C´est dans la perspective de contrecarrer ces activités terroristes et d´unir les forces des pays concernés par le Sahel contre Al Qaîda au Maghreb, que le général Gaïd Salah s´est récemment déplacé au Mali. Et c´est dans la même perspective que le président malien effectuera une visite officielle le 20 du mois en cours à Alger. Le ministre français s´est d´ailleurs félicité du nouveau rôle de ce pays pour unir les efforts dans la région pour combattre le terrorisme, avec l´Algérie, le Niger et la Mauritanie. Il déclare: «Il y a une coopération régionale en la matière qui est en train de prendre corps, peut-être plus profondément qu´à une période relativement récente. Nous sommes très satisfaits de voir que le Mali est en train de jouer un rôle de rassemblement entre les différents pays qui est tout à fait positif et la France appuie cet effort régional.» Pour des sources sécuritaires l´inquiétude actuelle aurait pu être évitée si les avertissements lancés par l´Algérie avaient été pris au sérieux plus tôt. Pour nos sources, ce n´est peut être pas trop tard, mais la tâche sera plus complexe au regard de la circulation d´une très importante quantité d´armes lourdes et de munitions, qu´Al Qaîda n´hésitera pas à utiliser pour déstabiliser d´avantage la région. La France s´inquiète aussi pour ses quatre ressortissants détenus depuis la mi-septembre par les ravisseurs affiliés à Al Qaîda au Maghreb. A ce sujet, le ministre déclare. «Ce que nous savons c´est qu´ils sont en vie. C´est très difficile (...) d´avoir des contacts très précis avec les ravisseurs et nous essayons, jour après jour, de nouer des contacts qui nous amèneraient à pouvoir discuter avec les ravisseurs afin d´obtenir la libération de ces otages.» La France va-t-elle encore une fois s´incliner devant le chantage de la nébuleuse et céder une rançon aux terroristes, tout en sachant que cela permettra à cette organisation criminelle d´alimenter ses stocks d´armes?