Des armes ont disparu lors des combats. Ce qui confirme les informations rapportées récemment par L'Expression. Les puissances occidentales réitèrent leur crainte d'aboutir à une «somalisation» de la région. Au moment où le groupe de contact se réunissait, en Turquie, vendredi dernier, pour reconnaître la légitimité du CNT libyen, aux Etats-Unis d'Amérique on s'applique à aborder les sujets brûlants de l'actualité, pour revenir ainsi sur la menace relative à la circulation des armes au niveau de la bande du Sahel. Le New York Times vient de faire le point sur la question en confirmant la disparition de missiles anti-aériens des casernes militaires de la Libye. Le quotidien précise que ces armes ont disparu lors des combats ayant opposé l'armée libyenne aux insurgés qui activent sous la coupe du CNT. Ce qui confirme les informations rapportées récemment par L'Expression selon lesquelles une grande quantité d'armes lourdes dont des Sam 7 russes et des Stinger américains subtilisés par la rébellion basée à Benghazi a été cédée à Al Qaîda au Maghreb contre des euros amassés des rançons payées à la nébuleuse pour libérer des otages. Ce même organe de presse indique que «les dépôts d'armes ont été complètement pillés. Des manifestants ont été vus portant différents types d'armes. Selon certains observateurs, la situation est plus inquiétante après que les rebelles eurent pris le contrôle de certaines régions à l'ouest de la Libye». Mais ce n'est qu'un juste ralliement sur les positions de l'Algérie, qui, depuis le mois de février, n'a pas manqué de mettre en garde l'opinion internationale contre le danger que la zone sahélienne se transforme en une énorme poudrière du trafic d'armes. Ce qu'affirme le quotidien américain, cependant, confirme la présence de ces armes entre les mains d'Al Qaîda au Maghreb. Pourtant, ce sont aussi des stratèges et experts de la lutte antiterroriste, américains mais aussi algériens qui ont exprimé leur certitude sur le fait que la formation subversive est en train de former ses membres au maniement des missiles anti-aériens de fabrication russe. Dans ce même contexte, l'expert en matière de lutte contre le terrorisme Samuel Benshimon, cite le communiqué de la direction de la protection de la sécurité du ministère français de la Défense, dans lequel il est reconnu l'existence d'armes sensibles, y compris des missiles mobiles terre-air puisés dans les arsenaux de guerre du régime libyen «qui ont été acheminées vers le Mali à travers le territoire algérien». A ce propos justement, le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, avait déclaré que des stocks d'armes ont été transférés hors de Libye à la faveur du conflit actuel en Libye et seraient arrivés dans la région du Sahel. Il souligne qu'«il est exact aujourd'hui qu'un certain nombre d'armes sont sorties de Libye. Où sont-elles arrivées? On ne le sait pas forcément précisément» à la chaîne de télévision TV5, à Radio France Internationale et au journal Le Monde. «En revanche, nous avons un certain nombre d'informations qui nous disent que certains stocks d'armes seraient arrivés dans la région du Sahel», soutient-il et d'ajouter, «ce qui n'est pas sans nous inquiéter. Il y a des gens qui profitent de toutes ces circonstances pour se livrer à des actes que nous réprouvons et parmi ceux-là il y a effectivement la circulation d'armes dans un secteur où c'est souvent le cas». Il va sans dire que Le New York Times constate par le biais de son envoyé spécial en Libye que des «coffres d'armes sont «totalement vides» au niveau des dépôts de l'armée libyenne. Il est décompté au moins 43 coffres de missiles portant la mention Sam-7 de fabrication soviétique. La même source précise qu'El Gueddafi avait obtenu, il y a de cela quelques années, environ 20.000 missiles de ce genre.» Le phénomène est qualifié d'inquiétant par des sources sécuritaires qui soulignent que la situation dans la région risque de tourner pour donner naissance à une seconde Somalie. Pour nos sources sécuritaires qui soutiennent la démarche du gouvernement, la solution «est de mettre un terme aux combats et d'initier une solution politique au conflit, le pourrissement de la crise alimentée par la France surtout, n'est dans l'intérêt d'aucun Etat et c'est le moment de renverser les donnes en faveur des pays limitrophes notamment, qui sont les premiers à en subir les conséquences néfastes. Ceci dit, nul pays n'est à l'abri des retombées de l'actuelle crise en Libye, stratégiquement parlant!» Le ministre de l'Intérieur Ould Kablia avait souligné que la menace constituée par les armes libyennes en Algérie est exagérée. Lancer des kamikazes contre des commissariats, est-il un fait qui confirme cette thèse?