Les «économistes» qui affirmaient que la loi de finances complémentaire 2009 est un «repoussoir» des investissements étrangers dans notre pays avec sa règle des 49/51% vont devoir revoir leur copie. Samedi dernier, un important groupe français s´est associé à un important groupe algérien sur la base du dispositif prévu par la LFC 2009. Il s´agit du groupe Glon-Sanders, leader français de la nutrition animale, au chiffre d´affaires de 1,5 milliard d´euros avec près de 4000 salariés. Ceci d´un côté. De l´autre il y a le groupe SIM, leader algérien de l´agroalimentaire, qui emploie autant de salariés avec pour chiffre d´affaires quelque 200 millions d´euros. Ces deux groupes viennent de créer la SPA SIM-Sanders Algérie dont le capital est détenu pour 51% par SIM et 49% par Glon-Sanders. Leur nouvelle société de droit algérien a pour objet de fabriquer et distribuer des aliments du bétail (notamment les vaches laitières) hautement élaborés (bovins, ovins et volaille). La capacité de production sera de 100.000 tonnes/an. Comme on le voit, l´investissement est d´importance. Le groupe français n´a pas eu besoin du «visa» du Medef qui, après plusieurs allers-retours en Algérie, s´est mis en «veilleuse». On ne peut que suggérer à tous les «prévisionnistes» d´un «mauvais climat des affaires» qui se serait abattu sur notre pays suite à cette Loi de finances, de demander au groupe Glon-Sanders l´intérêt qu´il a à s´installer en Algérie. Car il est certain qu´intérêt il y a. On voit mal, en effet, des hommes d´affaires de cette envergure se lancer dans un projet sans profit. Maintenant et si certains milieux nourrissent d´autres desseins que le profit, il serait temps pour eux de se faire une raison. Quand ils dénoncent le «protectionnisme» algérien, il est à se demander en quoi diffère-t-il de celui en usage dans le monde entier, y compris aux Etats-Unis dont le «Patriot-Act» est exhibé sans aucun complexe. Dans cette crise économique mondiale qui dure et ne cesse de faire subir à l´Occident la hausse du chômage et la baisse de la production, il y a une équation incontournable. L´Algérie qui est en pleine croissance économique fait partie des rares pays, aujourd´hui, où les industriels étrangers peuvent se refaire une santé. Il serait étrange, dans un tel contexte, que 49% puissent être «repoussants» quand le choix qui reste est dans l´ordre des 0%. Le président de la Chambre de commerce et d´industrie algéro-française (Cciaf), Jean-Marie Pinel, ne s´y est pas trompé lorsqu´en mars dernier il affirmait que «beaucoup de projets étrangers industriels, lourds et moins lourds, vont se faire en Algérie avec les 49-51%». Ce qui nous éloigne du discours du Medef et même de notre FCE national. Il faut être clair, ceux qui sont contre cette disposition, que nous n´avons d´ailleurs pas inventée, font plus de politique que chercher des opportunités d´affaires. Aucun pays n´accepterait de brader sa souveraineté, sa sécurité et le bien-être de ses citoyens. Et c´est de cela qu´il s´agit. Une seule raison reste pour expliquer le vacarme fait autour de cette disposition réglementaire par certains milieux économico-financiers étrangers et leurs relais dans notre pays: maintenir leurs appareils de production en «ferrant» l´Algérie dans l´importation. Mais comme l´a si bien rappelé l´ambassadeur de France en Algérie, jeudi dernier, la perte de parts de marchés a permis une meilleure appréciation du «climat des affaires» en Algérie. Ce n´est pas Glon-Sanders, à qui nous souhaitons la bienvenue, qui nous démentirait!