La joie qui a régné en cette nuit de liesse lors du gala était une occasion pour les enfants d'extérioriser le souvenir du sinistre. Pas moins d'une dizaine d'artistes de renom ont répondu à l'appel des organisateurs d'Arts et Culture en collaboration avec d'autres organismes, pour animer un gala de solidarité organisé au profit des enfants sinistrés. Le Théâtre de verdure a vibré, toute la nuit, sous les sons de l'orchestre qui avait accompagné tous les artistes durant leur passage. Une ribambelle d'enfants de tout âge, venue des zones sinistrées encadrée par les éléments de solidarité ont donnaient libre cours à leur désir de danser. Une façon, pour eux d'extérioriser «le traumatisme qui gît au fond de leurs entrailles». Une façon aussi, pour les enfants, «d'oublier les mauvais souvenirs de ce douloureux jour où le drame s'est produit». Même si le Théâtre de verdure n'a pas affiché complet, il n'a pas désempli de l'atmosphère de liesse dans laquelle il a baigné jusqu'à une heure tardive de la nuit. Les artistes n'ont pas manqué de «prendre le pouls des enfants en engageant timidement la conversation» Les enfants venus avec leurs familles ont fini par se mêler avec les enfants sinistrés pour partager communément les moments de joie qui leur sont offerts. Sous le rythme de la derbouka, les gradins se sont transformés en espace de danse, non seulement pour les enfants mais aussi pour les adultes. La chaleur étouffante de la nuit donnait soif aux spectateurs et un extraordinaire va et vient entre la cafétéria et les gradins se déroulait sous le regard vigilant des agents de sécurité, des forces de l'ordre, des encadreurs mais surtout des éléments de la protection civile. Parmi la foule figurait des Français qui semblaient apprécier particulièrement les rythmes de la musique populaire. Felicia, qui est venue monter un spectacle théâtral en compagnie d'un ami, ne cache pas son admiration pour «la force de vouloir vivre que dégagent les Algériens» qui, commente-t-elle «savent ouvrir les bras même s'ils sont dans la gêne». «Les textes des chants populaires «Chaâbi» exhalent l'amour avec une poésie que je ressens sans en comprendre le sens exact» dira-t-elle. Une opinion qui dénote une profonde connaissance de la culture. Une impression qui sera confirmée lorsque nous apprendrons que Felicia n'est autre qu'une fonctionnaire au ministère de la Culture en France, plus exactement au sein de la direction du patrimoine. Elle ne cache pas non plus «la joie qu'elle a ressentie en voyant les enfants vivre pleinement le moment de bonheur et de joie durant cette soirée particulière» Les artistes de leur côté étaient heureux d'être à l'origine du sourire qui a illuminé le visage des centaines d'enfants. D'autres galas similaires sont attendus durant les jours à venir dans ce même théâtre de verdure où les organisateurs promettent un riche programme qui s'étalera jusqu'au 5 juillet.