Les épreuves du BEM débutent aujourd'hui, sous haute surveillance, pour éviter les intoxications alimentaires. Les 44 écoliers candidats à l´examen de fin de cycle primaire, victimes d´une intoxication alimentaire dimanche dernier à Bordj Bou Arreridj, avaient consommé notamment de la viande hachée avariée. Des échantillons de toutes les denrées servies à ce repas, ont fait l´objet d´analyses bactériologiques de laboratoire afin d´identifier l´origine de cette toxi-infection. A cet effet, le wali a ordonné sur-le-champ des visites par des commissions d´hygiène à l´ensemble des cuisines des centres d´examen où doivent se dérouler, à partir d´aujourd´hui, les examens du Brevet d´enseignement moyen (BEM). Cette information, relative aux intoxications alimentaires, n´est que l´une des dernières enregistrées. On peut rappeler aussi celle signalée tout récemment encore à la cité universitaire de M´Douha, (Tizi Ouzou) où quelque 400 étudiants avaient fait l´objet d´une intoxication alimentaire. L´ingestion de poulet et de mayonnaise avariés, aurait été à l´origine de cette intoxication. Bilan: 30 hospitalisations et 20 étudiantes gardées sous observation médicale durant 2 jours. Il n´en demeure pas moins que la menace persiste partout dans le pays où la chaîne du froid fait gravement défaut, surtout pendant les grandes chaleurs et de surcroît pendant la période du Ramadhan qui nous «rend visite» cette année en plein été. En sus de la surveillance des plages autorisées à la baignade, indique-t-on auprès des services de la Protection civile, une veille soutenue de contrôle de la qualité de l´eau potable sera menée par des agents saisonniers auprès des restaurants et cafés. Ce programme se fera avec le concours des services de la sûreté des wilayas concernées. Son objectif est clair: lutter contre les intoxications alimentaires provenant de produits de consommation rendus impropres à la consommation à cause des chaleurs et en l´absence de conditions de conservation et d´hygiène. Durant cet été, des opérations d´inspection seront menées de manière «régulière et inopinée» dans les fast-foods, les restaurants et les cafétérias. Elles le seront également dans les boulangeries, pâtisseries et les marchés de fruits et légumes, précise-t-on auprès des services concernés qui ne manqueront pas d´axer également leur contrôle vers l´abattage clandestin, de volailles notamment. Tous les services de la santé, de l´environnement, ainsi que l´inspection vétérinaire et les bureaux communaux d´hygiène, ont été associés à ce programme de protection du consommateur. Des actions heureuses ont été toutefois, menées pour sensibiliser les populations contre les dangers des toxi-infections d´origine alimentaire. Ainsi, une caravane de sensibilisation s´est ébranlée récemment, de Sétif pour sillonner la wilaya en prévision de la saison estivale. Cette action itinérante est animée par des agents de la direction du commerce, appuyés de spécialistes, qui devaient expliquer aux citoyens les méthodes de prévention des risques d´intoxication. La caravane visait surtout à «attirer l´attention des consommateurs sur les risques alimentaires et les dangers que représentent les aliments périssables et prôner une vigilance accrue pendant les grandes chaleurs.» Cette campagne de sensibilisation a été ponctuée par une exposition-photo, la distribution de dépliants expliquant les meilleures méthodes de prémunition des toxi-infections qui peuvent être mortelles. En début mai, un programme «spécial» de lutte contre les intoxications alimentaires a été préparé en prévision de cet été, qui coïncidera avec le mois de Ramadhan. 7800 agents de contrôle, renforcés par 3500 nouveaux recrutés viendront s´ajouter aux 4300 de l´année 2010, des chiffres qui sont «insuffisants» admet-on, eu égard à 1,4 million d´opérateurs sans compter ceux du commerce informel. Durant les cinq dernières années, le secteur a enregistré entre 160.000 et 170.000 infractions d´ordre alimentaire par an, dont 71% sont relatives au non- respect des conditions d´hygiène dans la restauration rapide, notamment. Près d´un million d´interventions ont été effectuées par les services de contrôle et de la répression des fraudes en 2010. Elles ont concerné le contrôle des pratiques commerciales et le contrôle de la qualité, selon Boussenadji, directeur des laboratoires d´analyses et d´essais de la qualité au ministère du Commerce. Sur le plan sanitaire, il faut savoir qu´une intoxication alimentaire revient 3000 DA/jour à l´Etat et entre 20.000 et 30.000 DA/J par individu hospitalisé. Les frais de prise en charge médicale totale d´une seule victime s´élèvent à 100.000 DA en moyenne. Quelque 4447 cas d´intoxications alimentaires ont été enregistrés en 2009 en Algérie, où un million d´interventions des agents de contrôle ont été effectuées. Chaque année, 3000 à 5000 cas sont hélas! enregistrés.