L'absence des estivants est mise sur le compte du mauvais temps et d'une mer agitée Jamais la région de Béjaïa n'a connu un début de saison estivale aussi morose. Lancée samedi dernier, la saison estivale s´annonce morose cette année à Béjaïa. Le temps qui ne cesse de se gâter, un climat social délétère, manifestement l´entame de la saison estivale n´est pas celui d´antan. Le coeur n´y est pas. C´est visible chez tous ceux qui interviennent dans ce secteur qui reste l´unique richesse des régions côtières. Si pour l´heure, l´absence des estivants est mise sur le compte du mauvais temps et d´une mer agitée, décourageant plus d´un baigneur, il reste que la réalité est ailleurs. Fréquentée pour l´essentiel par les estivants qui affluent des régions Est du pays, les plages du littoral Est de Béjaïa sont parties pour ne pas revivre la même affluence des années précédentes. Les bruits qui ont couru quant à l´insécurité régnant, notamment à Tichy, va certainement en dissuader plus d´un de se rendre à Béjaïa. Il en est de même pour ces incessants blocages de route qui mécontentent tout le monde. Rachid, dépité propriétaire de bungalows à Tighremt nous dit: «Comment voulez-vous que des estivants viennent chez nous lorsqu´il n´est pas sûr d´arriver à destination». La peur est là. Et lorsque les mesures de préparation annoncées en grande pompe ne donnent rien sur le terrain, le tour est joué pour donner lieu à une saison estivale de tous les doutes. L´éclairage public, la réhabilitation et la réalisation d´accès aux plages, le bitumage des rues et le revêtement des trottoirs, le nettoyage des plages, tous ces aspects illustrent parfaitement le laisser-aller qui règne en maître. Il y a de quoi douter sur la destinée de l´argent dégagé à cet effet. Le coup d´envoi de la saison estivale a été, certes, donné comme chaque année à Melbou, mais dans quel état sont les plages? La cérémonie d´ouverture marquée par la présence des autorités locales des différentes communes côtières de la wilaya, les différentes directions intervenant dans le secteur, dont le tourisme, la jeunesses et les sports, la culture, l´APW et la wilaya, a eu lieu, mais pas plus. En d´autres termes, ce qui importe le plus pour les vacanciers n´y est pas. Pourtant, plus de 5000 jeunes issus des Maisons de jeunes et du mouvement associatif ont été mobilisés dans la cadre de l´opération «éboueurs de plages», mais force est de constater que les plages sont restées dans le même état. Même les différents programmes mis en oeuvre pour le nettoyage des plages n´ont rien apporté. Il faut dire que la pollution qui touche de plein fouet le littoral méditerranéen, est telle que les efforts du jour sont anéantis la nuit venue. Les communes ont bénéficié chacune d´un million de dinars pour le programme d´entretien des 34 plages autorisées à la baignade. Un programme qui sera appuyé par l´opération «Blanche Algérie» pilotée par la Direction de l´action sociale. Théoriquement, tout est fait pour accueillir les estivants dans des conditions acceptables. Sur le terrain, la réalité est tout autre. Le constat fait lors d´une virée sur les plages atteste du contraire. La meilleure image retenue, ce sont ces camions qui continuent à faire de nos plages des décharges publiques à ciel ouvert. Sur les sites et aux abords des routes, les emballages vides de boissons diverses, des sachets poubelles en plastique dominent le paysage. Tout y est pour indisposer le regard et donner envie de faire demi-tour. Ainsi va le tourisme à Béjaïa et ses contrées.