Les invités de Bensalah s'accordent à demander la révision de la Constitution qui servira de base pour l'élaboration des autres textes de loi. Depuis le début, le 21 mai dernier, des consultations politiques menées par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, il y a deux propositions majeures qui se dégagent. La première proposition est relative à la limitation des mandats présidentiels. Ceux qui veulent aujourd´hui limiter les mandats sont ceux qui, il y a trois ans, ont fait de la non-limitation de ces mêmes mandats, leur cheval de bataille. La deuxième consiste en la révision de la Constitution avant de passer aux autres textes (loi sur les partis, loi sur les associations, loi électorale, etc.). La majorité des partis, des personnalités et des représentants du mouvement associatif reçus pour le moment par la commission de Bensalah ont axé leur propositions sur ces deux points. Les interlocuteurs de Bensalah, issus pour la majorité du système, tablent sur la réforme constitutionnelle, qui définira le nombre de mandats présidentiels. Ainsi, le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia, membre de l´Alliance présidentielle, s´est déclaré favorable à une limitation des mandats présidentiels. Dans un communiqué sanctionnant la réception de M.Ouyahia par Bensalah, le RND a plaidé pour une organisation du pouvoir exécutif favorisant la consolidation du pluralisme politique, à travers une fonction présidentielle avec un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. En 2008, le RND a fait campagne pour l´amendement de la Constitution où a été consacrée la non-limitation des mandats présidentiels. Pour Bouguerra Soltani, le mandat présidentiel doit être limité pour permettre une véritable alternance au pouvoir. Le parti de Soltani, pour rappel, a été parmi ceux qui ont défendu de toutes leurs forces l´idée selon laquelle la limitation des mandats était antidémocratique et qu´il fallait laisser le peuple choisir et renouveler sa confiance à un président autant de fois que possible. Mais il est maintenant connu du grand public que le retournement de veste chez ce parti est une seconde nature. Le PT, par la voie de sa première responsable, Louisa Hanoune, continue de défendre cette idée en estimant que la limitation des mandats est antidémocratique et que l´alternance au pouvoir vide la démocratie de son sens. L´avis du RND et du MSP est également partagé par le parti islamiste El Islah, en attendant, bien sûr, la consultation du FLN qui émettra la même position. L´ex-secrétaire général du mouvement d´El-Islah, Ahmed Ben Abdeslam, a plaidé en faveur d´un équilibre entre la présidence et le gouvernement, ainsi qu´entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, ajoutant que le nombre des mandats présidentiels devrait se limiter à deux. Les organisations estudiantines reçues par Bensalah ont exprimé, elles aussi, malgré leur manque de représentativité, la nécessité de respecter le principe de l´alternance au pouvoir pour accorder plus de chance à la jeunesse de participer à la gestion du pays, appelant à limiter les mandats du président de la République. Pour sa part, l´ancien ministre de la Défense et ex-membre du Haut Comité d´Etat, le général Khaled Nezzar, a souligné que pour davantage de crédibilité, il était nécessaire d´aller vers la limitation des mandats présidentiels. Le respect de l´alternance au pouvoir et l´édification d´institutions législatives et exécutives élues selon le principe de l´égalité des chances, à tous les niveaux du pouvoir, ont été également parmi les points évoqués et soutenus par Nezzar Position que partage l´ancien chef de gouvernement, Smaïl Hamdani, qui plaide pour la limitation des mandats à tous les postes électifs. Les invités de Bensalah sont unanimes à demander la révision de la Constitution qui servira de base pour l´élaboration des autres textes de loi.