Après avoir gagné du temps et organisé leur défense en offrant Saâdane, seul, au lynchage médiatique, faute de ne pouvoir reporter les critiques sur Benchikha, l´on essaie de régler, aujourd´hui, le viseur uniquement sur les joueurs après l´une des déroutes les plus humiliantes de l´histoire du football national. Les matamores de quartier, les sapeurs de courants d´air tentent, une fois de plus, d´évacuer leur responsabilité. La FAF, à commencer par son président, doit assumer sa grande part de responsabilité dans cette humiliation en commençant par s´appliquer la décision qu´imposent l´honneur et le sens des responsabilités. A vouloir remplacer la définition d´une véritable politique nationale du football, avec la compétence et la rigueur qu´elle exige, par un tapage médiatique mettant en exergue une attention particulière et une course effrénée à la constitution d´un «sendouk tadhamoun», pareil résultat est dans l´ordre des choses. La culture affairiste ambiante, les négociations occultes et les convoitises qu´entraîne le choix des communicants risquent d´entacher et de grever gravement le devenir du sport roi. Le système actuel risque de générer, si l´on n´y prend garde, de graves situations. Face à l´absence d´une véritable politique sportive nationale, au marasme qui gangrène le football et à la mise en place d´un professionnalisme débridé et chaotique, l´on ne peut s´étonner des résultats actuels. Pourtant, les avertissements n´ont pas manqué de la part d´athlètes émérites, de dirigeants sportifs aguerris et d´éminents spécialistes connus et respectés au niveau mondial. A-t-on simplement fait un bilan critique de la Coupe du monde et de l´immense «zerda» organisée à cette occasion? Qui a payé l´avion spécial pour Marrakech? Pour quels invités... au moment où l´on refuse la prise en charge à des équipes devant représenter l´Algérie au niveau continental? Hélas, à chacun ses objectifs! Comme je n´ai pas manqué de le signaler dans mes précédentes déclarations, l´on a pensé que le déni de réalité pouvait venir à bout de tous ces problèmes...avec les résultats que l´on sait. Ni l´activation de réseaux complaisants, ni les tentatives de reporter le dépit de millions d´Algériens sur seulement les joueurs, ni les vrais faux débats sur les locaux et les professionnels, un entraîneur étranger ou pas, ne peuvent masquer ni faire oublier la gestion personnelle et la responsabilité première de ceux qui ont plongé le sport national dans une compétition sans fin de l´esbroufe, du bricolage et d´une malsaine médiocrité. Une fois de plus, force est de constater que le MSN n´a aucune réelle stratégie alternative à même de recueillir le soutien de l´Algérie sportive aux changements fondamentaux attendus. Le sport national se retrouve engagé, malgré lui, dans un processus de tous les dangers. Que faire? Face à l´absence de scrupule, l´incompétence et à l´action de ceux dont le sport national semble n´être qu´une simple étape dans la gestion de carrières ou d´intérêts personnels? Une question demeurée à ce jour sans réponse... A quand une véritable audit du football national? Il y a un moment où le courage doit l´emporter sur le silence, où les choix assumés doivent primer sur l´opportunisme. Nous devons en finir avec cette infirmité nationale où l´autisme et le refus de dialoguer de cliques privilégiées étouffent les majorités (encore) silencieuses. (*) Ancien président du CNS, Ancien président par int.du COA, Ancien président de la FAKT...