«Le rythme général de l´accession de l´Algérie sera inévitablement lié aux progrès réalisés au plan législatif». L´Algérie ne devrait pas rester en marge du système multilatéral mondial mais plutôt assumer son rôle à la table des négociations de l´OMC, a plaidé à Alger, le directeur général adjoint de cette organisation, M. Alejandro Jara. «L´Algérie devrait redoubler d´efforts et mener dès que possible à leur terme les pourparlers pour son accession (à l´OMC)», a-t-il déclaré lors d´une journée parlementaire autour du processus de cette accession, en présence du président de l´APN, Abdelaziz Ziari, de ministres, des premiers responsables de la Banque d´Algérie et du Cnes et des parlementaires. Une telle démarche «profitera à l´ensemble des membres de l´OMC mais surtout à l´Algérie», a souligné M. Jara, relevant que tout retard additionnel dans l´accession «exposerait l´Algérie, vu l´accroissement du nombre des membres de l´OMC, à des négociations plus complexes». L´organisation, créée en 1995, en remplacement du Gatt, compte actuellement 153 membres qui représentent 90% des échanges mondiaux. L´Algérie a présenté sa demande d´accession en 1987 avant de s´engager dans les négociations multilatérales et bilatérales en 2002. Depuis, elle a répondu à plus de 1600 questions et participé à 10 rounds de négociations dont le dernier remonte à janvier 2008. Le fonctionnement de l´activité commerciale par l´Etat, le recours aux restrictions quantitatives à l´importation, le régime de licences et les politiques de fixation des prix, sont, entre autres, des domaines qui méritent un arrangement législatif qui réponde aux exigences de l´OMC. Par ailleurs, M. Jara a reconnu que «l´OMC traverse une période très difficile» dans un contexte marqué par un retard conséquent dans l´application du fameux Cycle de Doha qui vise l´amélioration des échanges commerciaux internationaux. Anticipant les interrogations des parlementaires présents à la rencontre sur les éventuels gains de l´Algérie une fois membre de l´OMC, son représentant a, naturellement, assuré que «l´application de règles internationales transparentes et prévisibles est la meilleure garantie d´un accès aux marchés mondiaux dans des conditions équitables». Le ministre du Commerce M. Mustapha Benbada a déploré la politique du «deux poids, deux mesures» appliquée par l´Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le traitement du dossier d´adhésion de l´Algérie qui s´est vu imposer des conditions non appliquées aux autres pays. «Il n´est pas juste d´appliquer la politique du deux poids, deux mesures sans prendre en considération les conditions difficiles que l´Algérie a vécues durant la décennie noire. Les demandes des membres de l´organisation sont plus importantes que celles convenues lors du round de l´Uruguay», a déclaré M. Benbada.