L'utilisation rationnelle des ressources naturelles et leur mise en valeur peuvent assurer la sécurité alimentaire à l'image de la Chine et du Brésil. La Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (Ccfc), a organisé hier, le 6e Colloque sur les ressources naturelles maghrébines au Bastion 23 à Alger. Rehaussée par la présence de plusieurs ambassadeurs, notamment celui de la Chine, de la Roumanie et le conseiller de l´ambassadeur du Brésil, le colloque a porté sur des thèmes de grande importance à savoir «Les ressources naturelles maghrébines, enjeux et perspectives». Son Excellence Liu Yuhe, ambassadeur de la République populaire de Chine a indiqué que «l´Algérie dispose de grandes ressources naturelles et humaines, d´où la nécessité de leur mise en valeur, afin d´assurer sa sécurité alimentaire et énergétique pour sortir du spectre du sous-développement». L´Algérie peut devenir dans les prochaines années le plus grand pays industriel du continent africain. «L´avenir de l´Algérie est dans les mains des Algériens. L´avenir du Maghreb, est dans les mains des Maghrébins», a-t-il ajouté. Le développement de la Chine n´est pas le fait du hasard ou des discours politiques biscornus. «Mais, c´est en arrêtant les querelles pour passer à l´action pour l´intérêt du pays. C´est le résultat du travail qui détermine le vrai du faux», a souligné l´ambassadeur de Chine, en marge de ce colloque. «Toutes les réformes connues par la Chine, sont faites sur des bases scientifiques», a encore précisé S.E Liu Yhue. De son côté, Rodolfo Graba, conseiller commercial à l´ambassade du Brésil en Algérie, a retracé toutes les étapes des réformes politiques et économiques de son pays. «Le Brésil a divorcé avec toutes les méthodes archaïques et régressives», a expliqué M. Rodolf. Après la crise du pétrole des années 1980, le Brésil s´est libéré de la dépendance du pétrole, tout en basant son développement sur les ressources naturelles et humaines dont dispose le pays, tout en s´ouvrant sur le marché international. «Depuis l´indépendance du Brésil de la politique des hydrocarbures, en passant vers le pragmatisme et la solution scientifique, le pays a amorcé un véritable développement économique et social», a affirmé M. Rodolf. Le Brésil enregistre 25% d´investissements étrangers, tout en comptant produire sa propre voiture en développant son industrie automobile dans un proche avenir. Dans les deux cas, ces deux pays se sont libérés de la dépendance des hydrocarbures, tout en développant leurs ressources naturelles sur des bases scientifiques et un partage rationnel des richesses, d´où le secret du génie chinois et brésilien. S´agissant du coté algérien, le Dr Mellak Abderrahmane, professeur à l´université de Boumerdès, a souligné que l´objectif de la rencontre est de faire un inventaire non exhaustif des ressources naturelles maghrébines et de voir par ailleurs, les perspectives et les enjeux de l´industrialisation et du développement des pays Maghrébins. «Le Maghreb doit être un véritable espace économique, un relais puissant entre l´Europe, le Moyen-Orient et l´Afrique», a rappelé M. Mellak dans son intervention.. Le commerce entre les pays du Maghreb a représenté moins de 5 milliards de dollars, alors que le commerce des cinq pays de l´UMA avec le monde a dépassé les 200 milliards de dollars. La part des Maghrébins n´a représenté que moins de 2,5% du total des échanges avec le reste du monde. Ce qui explique tout le handicap subi par l´Union du Maghreb arabe (UMA). Il y a plus d´échanges avec les pays du monde qu´entre les pays du Maghreb.