Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a menacé hier d´annuler tous les accords avec les Palestiniens s´ils demandaient l´adhésion d´un Etat de Palestine à l´ONU, lors d´un entretien avec Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l´UE. «Une déclaration unilatérale d´un Etat palestinien signifierait la fin des accords conclus durant les 18 dernières années et Israël ne serait plus lié à ces accords», a affirmé M.Lieberman, cité par la radio publique. Les dirigeants palestiniens comptent demander l´adhésion d´un Etat palestinien sur les lignes de 1967 à l´ONU lors de la session annuelle de l´Assemblée générale en septembre, faute de perspective de négociation avec Israël. «Une telle initiative constituerait une violation des accords d´Oslo conclus en 1993 qui seraient ainsi annulés», a ajouté M.Lieberman en allusion aux accords entre Israël et l´Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Selon lui, «les chances d´une reprise des négociations directes sont nulles». M.Lieberman s´est également livré à des attaques personnelles contre le président palestinien Mahmoud Abbas en l´accusant de «ne pas vouloir la paix, mais la confrontation». Mme Ashton, arrivée en Israël jeudi soir, s´est entretenue avec la chef de l´opposition centriste israélienne Tzipi Livni avant sa rencontre avec M.Lieberman. Elle devait ensuite s´entretenir hier avec le Premier ministre palestinien Salam Fayyad puis avec le président Abbas afin de tenter de trouver un moyen de relancer les négociations, arrêtées depuis septembre 2010. Mme Ashton sera reçue demain par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Cette visite fait suite à l´envoi par Mme Ashton d´une lettre dans laquelle elle plaide pour un «geste fort» du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) avant l´été et estime que «ce n´est pas le moment pour des actions unilatérales». «L´objectif est d´avoir une réunion du Quartette rapidement, début juillet au plus tard à Washington» qui fixerait les paramètres d´une reprise des pourparlers directs bloqués depuis septembre 2010, selon une source diplomatique à Bruxelles.