Opportunité n A une semaine du début des négociations de paix directes entre Palesti- niens et Israéliens prévues à Washington, les déclarations de part et d'autre se multiplient entre ceux qui croient à une issue favorable et les sceptiques. «La reprise des négociations directes avec Israël offre une «chance historique de parvenir à la paix», a déclaré, hier, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui recevait des représentants diplomatiques auprès de l'Autorité palestinienne. M. Abbas a appelé à cette occasion le gouvernement israélien «à ne pas rater cette opportunité», tout en soulignant dans ce contexte que l'exigence d'un gel de la colonisation israélienne provenait de l'ensemble de la communauté internationale, en allusion à la Feuille de route élaborée en 2003 par le Quartette international (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU). Ce document, rappelle-t-on, exige le gel de la colonisation juive dans les territoires palestiniens et l'arrêt des attaques anti-israéliennes par les groupes armés palestiniens. Rappelant qu'auparavant, M. Abbas a mis en garde, dans une lettre adressée à la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, que les négociations directes entre Palestiniens et Israéliens ne pourront pas continuer si Israël reprend sa politique de colonisation. «Si Israël reprend ses activités de colonisation, y compris à Jérusalem-Est, nous ne pourrons pas poursuivre les négociations. Pour que celles-ci aboutissent, elles doivent être à la fois justes et menées de bonne foi», a écrit M. Abbas, qui souhaite que les dossiers sensibles que sont les contours d'un futur Etat palestinien, le statut des réfugiés palestiniens ainsi que celui de Jérusalem figurent au menu des négociations. «Un Etat palestinien avec des frontières temporaires n'est pas une option pour les Palestiniens», a-t-il écrit. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, qui ne croit pas en ces négociations directes de paix avec les Palestiniens, a ironisé hier sur les maigres chances d'un accord entre les deux parties. «Nous avons connu beaucoup d'événements festifs de ce genre», a déclaré le ministre, chef du parti ultranationaliste Israël Beiteinou, citant les conférences de paix de Madrid en 1991 et Annapolis en 2007. «Qu'est-ce que nous avons fait au cours des 17 dernières années depuis les accords d'Oslo ? Soudainement, nous allons parvenir à un accord de paix en un an ?», s'est étonné Lieberman, coutumier des pronostics pessimistes sur les chances d'un accord de paix. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, avait, quant à lui, estimé, dimanche, qu'«un accord de paix avec les Palestiniens était difficile, mais possible», alors que l'aile ultra de son gouvernement était beaucoup plus sceptique. Des médias israéliens ont, par ailleurs, annoncé ce jeudi que Netanyahu envisage un «mini-gel» de la colonisation après le 26 septembre, limité aux implantations isolées. L'objectif est d'éviter un blocage des prochaines négociations qui irriterait Washington tout en lâchant du lest au lobby des colons.