Une rencontre prévue demain au Caire entre le président Mahmoud Abbas et le chef du Hamas Khaled Mechaal pour finaliser la formation d´un gouvernement palestinien a été reportée, ont indiqué hier les deux camps. «La réunion est reportée jusqu´à ce qu´une nouvelle date soit fixée dans les prochains jours afin de garantir la meilleure atmosphère possible pour le succès de la mise en oeuvre de l´accord de réconciliation» entre le Fatah de M. Abbas et les islamistes du Hamas, a déclaré un responsable du Fatah, Azzam al-Ahmad, à Ramallah en Cisjordanie. M. Ahmad a précisé que les négociations avaient été retardées à la demande du Fatah afin de «créer le climat approprié», et de permettre une visite du président Abbas mercredi prochain en Turquie avant la reprise du dialogue entre les deux principaux mouvements palestiniens. De son côté, un responsable du Hamas, au pouvoir dans la bande de Ghaza, a confirmé le report de la rencontre. «C´est un signe du sérieux des discussions sur la formation du gouvernement et la nomination de son chef», a-t-il dit sous le couvert de l´anonymat. Les discussions interpalestiniennes ont achoppé jusqu´à présent sur le nom du prochain Premier ministre, le Fatah mettant en avant la candidature de l´actuel impétrant, Salam Fayyad, rejetée par le Hamas. Le Fatah a officiellement annoncé son soutien à M. Fayyad pour diriger le gouvernement d´indépendants chargé d´organiser des élections d´ici mai 2012, mais le Hamas a rejeté cette candidature, privilégiant celle d´une personnalité de la bande de Ghaza, qu´il contrôle. Le choix de M. Fayyad, crédité par les donateurs d´avoir assaini les finances de l´Autorité palestinienne, rassurerait la communauté internationale sur l´orientation du gouvernement d´indépendants. L´accord de réconciliation a suscité de vives critiques des Etats-Unis et d´Israël, qui y voient «un obstacle à la paix». En revanche, l´ONU, l´Union européenne et la Russie, qui forment avec les Etats-Unis le Quartette sur le Proche-Orient, ont accueilli favorablement cette réconciliation palestinienne comme un facteur de paix.