La rencontre prévue samedi à Damas entre le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le chef politique du Hamas Khaled Mechaal, exilé en Syrie, a été reportée en raison de divergences persistantes entre les deux parties. "La réunion a été reportée à demain (dimanche). Nous espérons qu'elle aura lieu", a déclaré à l'Associated Press Izzat Rachaq, membre du politburo du Hamas. Il a précisé que des négociations supplémentaires étaient nécessaires pour résoudre des différends qui demeurent entre le Hamas et le Fatah de M. Abbas avant que les deux mouvement palestiniens puissent se mettre d'accord sur la formation d'un gouvernement d'union nationale. Il n'a pas fourni de plus amples détails. Un autre haut responsable d'une faction palestinienne avait également fait état, plus tôt, d'un report de la réunion. "Des difficultés entourent cette rencontre, et une médiation est en cours pour tenter de résoudre les problèmes", a-t-il ajouté sous le couvert de l'anonymat, en jugeant possible que la rencontre soit reportée à dimanche. En revanche, Mahmoud Abbas a rencontré dans la soirée à Damas des dirigeants d'autres factions palestiniennes. Son conseiller, Saeb Erekat, semblait minimiser la signification d'une éventuelle rencontre avec Khaled Mechaal et refusait même de la confirmer. "Le but de cette visite pour le président Abbas est de rencontrer le président (syrien Bachar el-Assad), même si je n'exclus pas la possibilité d'une rencontre du président Abbas avec M. Mechaal et d'autres dirigeants palestiniens à Damas", a déclaré M. Erekat aux journalistes présents à Damas. Le face-à-face annoncé entre Abbas et Mechaal est destiné à faire avancer la constitution d'un gouvernement d'union nationale et à mettre fin, à terme, à des mois de violences interpalestiniennes qui ont fait au moins 62 morts. Cette réunion, prévue pour samedi soir selon Moussa Abou Marzouk, numéro deux du bureau politique du Hamas, devait être la première entre le président modéré et le chef du Mouvement de la résistance islamique depuis juillet 2005. Mais les points de litige les plus épineux, le contrôle des forces de sécurité fortes de 85.000 hommes, ainsi que le refus par le Hamas de reconnaître le droit à l'existence d'Israël, demeuraient. Selon M. Rachaq, du Hamas, le chef du Djihad islamique, Ramadan Challah, ainsi que d'autres dirigeants palestiniens, tentaient de rapprocher le Hamas et le Fatah. Après avoir rencontré M. Abbas, M. Challah a fait état d'"importantes questions en suspens" qui devaient encore être réglées. Mais il s'est montré optimiste quant à un accord qui "épargnerait au peuple palestinien de glisser dans une situation plus dangereuse encore que la (situation) actuelle". Abbas présentait cette réunion comme celle de la dernière chance. Faute d'accord avec le Hamas sur la constitution d'un gouvernement d'union nationale, il menace de convoquer des élections anticipées. Les relations entre Abbas et Mechaal, déjà glaciales, se sont encore aggravées depuis avril, lorsque le chef politique du Hamas a qualifié le président de traître. Abbas a alors refusé tout contact avec Mechaal et ce n'est que très récemment qu'il a accepté de le prendre à nouveau au téléphone. Le président palestinien Mahmoud Abbas a été reçu samedi par le président syrien Bachar al-Assad, peu après son arrivée à Damas pour une visite destinée à apaiser la crise entre son mouvement, le Fatah, et les islamistes du Hamas, dont il devrait rencontrer le chef Khaled Mechaal. Au cours de son entretien avec M. Abbas, le président Bachar al-Assad a affirmé son "attachement à l'unité nationale palestinienne", selon un responsable palestinien. Les discussions, "amicales et très franches", ont porté sur "les questions palestiniennes et la situation dans la région", a déclaré le conseiller du président palestinien, Nabil Amr, aux journalistes. La Syrie, qui héberge la direction en exil de nombre de groupes militants palestiniens, peut exercer une influence non négligeable sur le Hamas. Mechaal s'y est installé après avoir quitté la Jordanie en 1997.