C'est un groupe d'artistes issus du Centre régional de musique de Bouira désabusés qui sont venus nous rendre visite. Parmi eux des sortants de 1997 qui, à ce jour, attendent la concrétisation des promesses. Les plaignants recrutés, il y a six mois dans le cadre de l'emploi des jeunes pour encadrer, animer et réactiver les groupes existants au sein des différentes structures à travers les cinq anciennes daïras que compte la wilaya, sont aujourd'hui au chômage. Pour des retards bureaucratiques, ils n'ont pas encore perçu leurs «minables» salaires. La convention établie par la DJS-DEJ-Direction de la culture et les APC, largement médiatisée l'été dernier, n'est, en réalité, qu'un tape à-l'oeil puisque les bénéficiaires ne voient pas venir la promesse d'un recrutement permanent, comme l'avaient «criée» les responsables. Le personnel qualifié, qui relève du ministère de la Culture, lequel serait lié avec celui de l'éducation par une convention pour la prise en charge des sortants, s'interroge quant au rôle d'une direction de la culture qui n'a même pas daigné les recevoir. Selon les représentants du groupe, le directeur de la culture refuse, utilisant des subterfuges, de les rencontrer. S'agissant du matériel acheté à coups de millions, cette promotion d'artistes du Centre régional de musique soupçonnent des «dessous» puisque les instruments acquis sont de qualité médiocre par rapport à ce qu'ils ont demandé. Les délégués s'insurgent aussi devant le refus du directeur de la culture qui «ne veut pas leur octroyer une salle pour se réunir». Ils l'incriminent aussi d'être responsable de l'inertie qui frappe le secteur. Les seules occasions où une animation est programmée (surtout lors des fêtes nationales), elles sont animées par des groupes venus d'ailleurs et moyennant de grosses sommes, alors que les groupes et artistes locaux sont marginalisés. A titre indicatif, le jeune groupe TNT (rap) a obtenu le premier prix dans diverses manifestations alors qu'il n'a presque jamais animé à Bouira. L'autre exemple reste ce camion-cinéma qui, à chaque occasion, vient garer au niveau du CIAJ pour repartir une semaine après! A combien reviennent «ces vacances»? se demandent les citoyens. La responsabilité incombe à la direction de l'éducation qui, selon les délégués, devrait les recruter en priorité, mais en vain! A un moment où toutes les forces doivent s'unir pour stabiliser le pays pour le remettre sur les rails du développement, il y a des responsables qui usent de pratiques d'une autre époque.