La ville de Azazga a été paralysée durant les journées de vendredi et samedi par une grève générale à laquelle ont appelé les différents comités de villages de la daïra. Cette action a été décidée suite à la mort d´un homme survenue lors de l´accrochage des forces de sécurité avec un groupe armé à la sortie nord-est de la même ville. En effet, la ville de Azazga, située à quelque 40 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, donnait l´air d´une ville morte suite à la fermeture de tous les commerces et magasins durant les deux journées. Les circonstances de la mort de la victime remontent, en fait, à mardi dans l´après-midi, lorsqu´un convoi de l´armée a été attaqué par un important groupe terroriste. L´explosion d´une bombe artisanale a provoqué la riposte spontanée des éléments des forces de sécurité. La victime qui se trouvait sur les lieux a été touchée par une balle perdue, affirmaient des sources locales. Par ailleurs, il est à noter que les élus locaux ont adhéré aux actions décidées par les comités des villages de la daïra de Azazga. De leur côté, les responsables des forces de sécurité, affirment nos sources, ont promis de faire la lumière sur cette bavure qui a coûté la vie à un citoyen qui se trouvait là par pure hasard. La victime, âgée d´une quarantaine d´année et père de cinq enfants, a été atteinte par une balle tirée par un élément de l´ANP. Cette mort a semé l´émoi et provoqué la colère de la population qui a largement suivi l´appel à la grève générale. Hier, les représentants des comités de village ont appelé les citoyens à une marche populaire dont l´itinéraire a été fixé de la gare routière jusqu´au siège de la daïra. Toujours au registre de l´insécurité, il est à rappeler que la région a récemment connu un attentat terroriste plus meurtrier. Dans la nuit du 15 avril dernier, un convoi miliaire a été attaqué, sur le même lieu, par un groupe armé. L´attentat a fait 16 morts parmi les militaires. Depuis l´année 2007, l´année du grand ratissage mené par l´ANP, cette région située près du massif forestier de Yakouren vit au rythme des attentats et n´a pas cessé de connaître de graves turbulences sécuritaires. La majeure partie des actes vise des patrouilles de l´ANP. Les attaques surviennent sur cet axe routier de 11 km reliant la ville de Azazga à la commune de Yakouren. Notons également que la région est connue pour être un point de repli des groupes terroristes durant plusieurs années. Sa situation géographique a également fait d´elle une plaque tournante car elle chevauche les wilayas de Béjaïa et Tizi Ouzou. Une région fortement boisée qui a connu la recrudescence des actes de banditisme. Il y a quelques mois, les forces de sécurité ont démantelé un vaste réseau de kidnappings et de vols de véhicules. Les auteurs arrêtés ont été appréhendés dans cette région entre Béjaïa et Tizi Ouzou. Tous ces actes qui sèment l´insécurité ont exacerbé la colère des populations.