Le secrétaire général du FLN a fait savoir qu'un projet de loi sur le sondage d'opinion est en cours d'élaboration au niveau de l'Exécutif. Le FLN se braque sur l'électorat. Une journée d'étude sur la sociologie de l'élection et le comportement de l'élu a été organisée hier au siège central du parti. A quelques mois de l'échéance des législatives et des locales de 2012, le vieux parti multiplie ses actions. Dans son intervention, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a mis l'accent sur l'identification et la nature des électeurs. «Il faut améliorer la participation au vote et sensibiliser davantage les citoyens sur l'importance de cet acte», a-t-il insisté auprès des participants. Le chef de file frontiste est revenu hier sur les éléments déterminant le choix des candidats. «Il y a plusieurs facteurs qui poussent les gens à voter pour telle ou telle personne», a-t-il affirmé. Il a même appelé à l'élaboration d'une étude approfondie sur la réaction de l'électeur en rapport avec les listes de candidatures. M.Belkhadem s'est longuement attardé sur ce sujet sans pour autant évoquer la problématique de fond, à savoir l'argent qui est un élément déterminant dans le choix des candidats. M.Belkhadem n'a soufflé mot sur ce phénomène qui gangrène l'activité politique. Il n'a même pas fait allusion à ce sujet. C'est un secret de polichinelle. L'achat des voix par des affairistes est devenu une pratique courante qu'en fait, personne n'ignore. C'est l'un des facteurs à l'origine des abstentions. Convaincus que les jeux sont faits à l'avance, beaucoup de citoyens boudent les urnes. «Il y a trois critères de candidature qu'il faut respecter: la compétence, l'honnêteté et le militantisme», a affirmé le docteur Farid Illimi, député FLN. Selon lui, ce sont les principaux critères sur lesquels doivent se déterminer les candidatures aux élections législatives et communales. Maintenant que le salaire des députés a atteint la barre des 30 «briques», la bataille pour des sièges électifs promet d'être violente. Comme à chaque élection, les listes de candidatures provoquent des affrontements entre militants. La fièvre des sièges a, d'ores et déjà, commencé à gagner les militants du parti. Au lieu de s'attaquer dès maintenant à ces problèmes, le secrétaire général du FLN s'est éloigné de la réalité du terrain. Afin d'identifier les points faibles du parti, M.Belkhadem a chargé ses cadres d'élaborer une cartographie électorale du FLN. Devant l'absence de centre de sondage d'opinion, le vieux parti s'est penché sur l'étude de ses militants. Le secrétaire général du FLN a fait savoir qu'un projet de loi sur le sondage d'opinion est en cours d'élaboration au niveau de l'Exécutif. Par ailleurs, les redresseurs, qui ont tenu une rencontre régionale à El Bayadh, ont plaidé pour l'assainissement du parti des opportunistes et des affairistes. «Il faut qu'il y ait divorce entre la politique et l'argent qui empoisonne le parti», a déclaré M.Kara, membre du mouvement de redressement. Les redresseurs ont réitéré leur attachement au dialogue pour renforcer l'unité du parti et sa place sur l'échiquier politique. Comme ils ont dénoncé la mobilisation par la direction du FLN des moyens administratifs et sécuritaires. «Les déclarations de M.Belkhadem n'engagent en aucun cas la position du parti», ont-ils affirmé en guise de réponse au SG du FLN. La rencontre d'El Bayadh a regroupé les militants de 13 wilayas du pays.