Le commandement de l'ANP a ordonné l'ouverture d'une enquête sur cet incident. Le syndrome de juin évité in extremis. Les auteurs présumés de l'assassinat du jeune Dial d'Azazga dans la wilaya de Tizi Ouzou, au nombre de 6, ont été présentés la matinée d'hier devant le juge d'instruction du tribunal militaire de Blida. Deux officiers, le commandant du détachement incriminé et son adjoint, ainsi que d'autres soldats sont poursuivis dans cette affaire qualifiée de bavure. Leur audition a débuté au milieu de la semaine précédente. Ces poursuites parviennent après le communiqué de l'ANP rendu public juste après cet incident très grave. L'instruction du dossier de la dite affaire a été conduite dans un délai record. Plusieurs personnes parmi les riverains, dont le sexagénaire blessé lors du drame et les propriétaires des deux habitations ciblées, les commerçants et quelques employés de l'hôpital ont été convoqués et confrontés aux suspects arrêtés par la commission d'enquête instituée par le commandement de la 1re région militaire de Blida. Ensuite, le dossier a été remis au tribunal militaire instruit à cet effet dont les mêmes suspects et témoins ont été auditionnés par le juge d'instruction près l'instance judiciaire militaire de Blida. Il est fort probable que les mis en cause soient poursuivis pour, entre autres chef d'inculpation, homicide involontaire. Cela dit, il n'est pas exclu qu'ils soient définitivement radiés des rangs de l'ANP. Pour rappel, le 23 juin dernier, Mustapha Dial, âgé de 42 ans, père de 4 enfants, a trouvé la mort suite aux tirs des soldats de l'ANP et un sexagénaire a été blessé lors d'une bavure militaire, non loin de l'hôpital d'Azazga, sur la RN12 desservant Yakourène. Une marche populaire avait été initiée par la Coordination des comités de villages et les élus de la région pour exiger le jugement des auteurs de ces dépassements ayant causé la mort de Mustapha Dial. Le ministère de la Défense nationale a rendu public le jour suivant un communiqué. On peut lire que le jeudi 23 juin 2011 à 13h30, une bombe artisanale a explosé lors du passage d'un détachement de l'Armée sur la route nationale N°12 près de Azazga, causant la mort d'un militaire et la blessure d'un autre, précise le communiqué. Durant la riposte du détachement et la poursuite du groupe terroriste auteur de l'attentat, un citoyen a été atteint par méprise, explique-t-il. Le commandement de l'ANP a ordonné l'ouverture d'une enquête sur cet incident, ajoute la même source, assurant que toutes les mesures qui s'imposent seront prises pour que la justice puisse prendre son cours. Durant le même jour, une délégation des autorités civiles et militaires s'était rendue sur les lieux pour rencontrer la population lors d'une réunion organisée au siège de l'APC. «Les plus hautes autorités militaires s'engagent à traduire devant les juridictions compétentes les éléments impliqués dans ces dépassements ainsi que leurs responsables», avait déclaré le wali de Tizi Ouzou.