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Les militaires mis en cause dans le décès d'un citoyen placés en détention provisoire Après la bavure commise à Azazga à la suite d'une attaque terroriste
Les militaires mis en cause dans la mort du citoyen Bial Mustapha, ouvrier de 41 ans, atteint «par méprise» après la riposte d'un détachement de l'ANP contre un groupe terroriste auteur de l'attentat à la bombe survenu près d'Azazga le 23 juin dernier, ont été placés en détention provisoire. Le ministère de la Défense nationale, qui a donné cette information dans un communiqué rendu public hier, a également précisé que «comme suite au communiqué diffusé par le ministère de la Défense nationale le 24 juin 2011 sur les événements survenus dans la région de Azazga, wilaya de Tizi Ouzou, et conformément aux instructions du commandement de l'Armée nationale populaire, qui a ordonné l'ouverture d'une enquête sur l'incident, et après la clôture de l'enquête préliminaire de la police judiciaire, les militaires mis en cause ont été présentés le 3 juillet 2011 au parquet militaire près le Tribunal militaire de Blida où ils ont été inculpés conformément à la loi et renvoyés devant le juge d'instruction militaire qui a décidé, après leur audition, de les placer en détention provisoire jusqu'à la clôture de l'instruction et leur renvoi pour leur jugement». Rappelons que le jeudi 23 juin, un convoi militaire a été attaqué par un groupe terroriste à la sortie ouest de la ville d'Azazga. Une bombe de fabrication artisanale de faible intensité a explosé lors du passage du convoi, suivie de tirs par le groupe terroriste embusqué non loin du lieu de l'explosion. L'accrochage qui a duré une vingtaine de minutes a fait un mort et huit blessés parmi les militaires. Juste après cette attaque, les forces de l'ANP ont enclenché un vaste ratissage dans les maquis environnants. Lors de ce ratissage, des militaires qui patrouillaient aux alentours du lieu de l'attentat ont tiré sur deux ouvriers qui travaillaient dans un chantier mitoyen. Bial Mustapha, l'un des deux ouvriers atteints par les balles des militaires, a rendu l'âme sur place. L'autre, un jeune manœuvre d'une trentaine d'années a été grièvement blessé. Après cet incident, les habitants de la ville d'Azazga ont observé une grève générale et une marche pour réclamer une enquête indépendante qui déterminerait les circonstances exactes de cette bavure militaire, et situer les responsabilités de cet acte. Surtout que des témoignages contradictoires avaient circulé juste après. Selon des villageois, il s'agirait vraisemblablement d'aveugles représailles menées par des militaires incontrôlables à la suite de l'attentat terroriste. Donc, un acte de vengeance délibéré. Le commandement de l'ANP parle de mort par «méprise» survenue durant «la riposte du détachement [militaire] et la poursuite du groupe terroriste auteur de l'attentat». Seule l'enquête à la fin de l'instruction pourra révéler s'il s'agit de bavure ou de représailles. L'ANP, qui a donné l'ordre pour l'ouverture de cette enquête, a également présenté ses condoléances à la famille de la victime promettant «de prendre les mesures légales pour que justice soit faite». H. Y.