Une grosse pression sur les épaules Lionel Messi est mal entouré. C'est le pavé que le président de la Fédération argentine, Julio Grondona, a jeté dans la mare après le nul de l'Albiceleste, samedi face à la Bolivie (0-0). «Messi joue toujours bien, jamais mal, contrairement à ceux qu'il a autour de lui.» Julio Grandona n'y est pas allé par quatre chemins. Pour le président de la Fédération argentine, c'est simple, le problème ne vient pas du double Ballon d'or (2009, 2010) mais de ses coéquipiers, simplement. C'est ce qu'il a lancé dimanche à la Radio Del Plata, au lendemain de la piètre entrée en lice de la sélection deux fois championne du monde (1978, 1986). Un an après une Coupe du monde loupée par le meilleur joueur du monde, Grandona a choisi son camp et décidé de mettre le Barcelonais dans les meilleures dispositions possibles. Grondona exprime aussi un sentiment largement partagé. Dans le viseur: les deux milieux relayeurs Esteban Cambiasso et Ever Banega, ce dernier ayant pourtant été décrit par le sélectionneur Sergio Batista comme «un coéquipier très important pour Messi.» Les deux joueurs ont rarement joué avec Messi samedi et l'ont encore moins mis sur orbite. En deuxième période, le Barcelonais a carrément été isolé. «Dans cette confusion, nous avons trop changé de position, jusqu'à contraindre Messi à décrocher très bas. Cela ne doit pas se reproduire contre la Colombie», a écrit Batista dans une chronique pour le journal Clarin de lundi. Pour autant, le technicien compte donner une seconde chance à ses titulaires. Mis à part Rojo, l'équipe ne bougera pas face à la Colombie. «Je ne suis pas favorable à une infinité de changements d'un match à l'autre, sauf si cela se justifie, a-t-il précisé. Et en ce moment, je n'en vois pas la nécessité.» Carlos Tevez et Ezequiel Lavezzi étaient sur la sellette. Mais Batista ne veut prendre le risque d'écarter le premier, le «joueur du peuple». Ni ne veut se déjuger dans son choix de titulariser l'ailier napolitain, dont la vitesse demeure intéressante. Derrière les paires Cambiasso-Banega et Tevez-Lavezzi, deux joueurs se tiennent prêts à surgir du banc, voire à s'immiscer dans le onze: Javier Pastore et Sergio Agüero. Pastore, au profil plus créateur que les deux titulaires, a été brillant samedi à l'entraînement, impliqué dans chacun des cinq buts. Il s'est montré timide en conférence de presse: «C'est ma première année en sélection, c'est déjà bien pour moi d'être ici. J'essaie de faire de mon mieux pour convaincre l'entraîneur.» Mais il pourrait avoir son mot à dire sur le terrain. Agüero, lui, a effectué une excellente rentrée en jeu pour les vingt dernières minutes, marquée par l'égalisation. Samedi, il a partagé son entraînement entre le groupe des titulaires et celui des remplaçants. Et il joue depuis longtemps avec Messi en sélections de jeunes... Si Batista compte conserver son secteur offensif intact, il veut lui apporter du soutien. Pour ce faire, il compte lancer Pablo Zabaleta dans le couloir droit, tandis que Javier Zanetti glisserait sur le flanc gauche, Marcos Rojo rejoignant le banc, étant trop peu offensif. Tous pour Messi. Et à lui de jouer.