La crise en Libye tourne à la « catastrophe » pour le fragile Niger confronté à la menace Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) qui profite de la dispersion des armes de guerre libyennes et aux répercussions économiques sévères du retour des migrants. «La crise libyenne a des effets catastrophiques sur le Niger» voisin, a alerté le week-end dernier le président nigérien, Mahamadou Issoufou. Tout juste élu en mars à la tête d'un des pays les plus pauvres du monde, l'ancien opposant voit ses priorités - lutte contre les jihadistes et contre le chômage - battues en brèche par le conflit entre le régime de Mouamar El Gueddafi et la rébellion appuyée par l'Otan. L'interception à la mi-juin d'une importante cargaison d'explosifs et d'armes en provenance de Libye et destinées à Aqmi, selon des sources sécuritaires nigériennes, a créé un choc. «L'ombre d'Aqmi plane plus que jamais», observe un officier de la zone de commandement dans le nord du pays, frontalier de la Libye.