Les Journées cinématographiques d'Alger seront étrennées à partir de ce soir à la Cinémathèque algérienne avec la projection du nouveau film de Ammor Hakkar, Pour quelques jours de répit et s'étaleront jusqu'au 11 juillet. Aussi, l'occasion nous est donnée pour tracer les grandes lignes du riche programme de cette nouvelle édition des JCA. L'Expression: La Tunisie et l'Egypte, deux pays du Printemps arabe, ne sont pas représentées de façon significative, mis à part un film pour enfant et la présence d'un critique de cinéma. Pourquoi? S. Aggar: J'aurais aimé une autre question pour entamer cet entretien, mais puisque vous insistez, on va en parler. Premièrement, la révolution arabe n'est pas (selon mes informations) une ligne de programme pour les festivals ou les rencontres cinématographiques. C'est une situation politique qui a touché la région et qui n'a influencé que le Festival de Cannes, lequel a consacré seulement une journée qui est passée presque inaperçue dans les médias du monde. Pour revenir aux JCA, à mon sens, la Tunisie est représentée par son meilleur ambassadeur du cinéma tunisien actuellement, Nouri Bouzid, qui présentera un court métrage Penalty avec comme comédien principal Lotfi Abdeli que vous connaissez bien. Ce que vous qualifiez de film pour enfants est un excellent film sur la société de demain, qui n'a été présenté dans aucun festival dans le Maghreb et je considère ce court métrage comme un bijou. Nous avons, malheureusement, reçu en retard, le dernier court métrage du Tunisien Dali Nahdi, mais nous allons tenter de trouver une solution, voire comment le projeter. Je suis étonné que vous parliez de la révolution arabe sans évoquer la Syrie, puisque nous avons un long métrage et un court métrage du cinéaste syrien Mohamed Abdelaziz au programme. Et ce n'est pas un Syrien qui vient d'Europe, mais de Damas. Concernant l'Egypte, nous avons sollicité les Egyptiens pour nous proposer des films, et comme on n'a pas eu de réponse, j'ai programmé un court métrage Tarik Marih du réalisateur Karim Chenaoui. Un court métrage qui parcourt l'Egypte dans une station de métro. Une part belle est donnée au court métrage. Pourquoi ce choix? C'est un choix qui s'impose. D'abord, on a eu une bonne production du court métrage national, ensuite nous avons le privilège de présenter un tour du monde du court métrage international à travers huit courts métrages originaux. On croit savoir que vous avez introduit, cette année, l'option du meilleur scénario de documentaire. Effectivement, nous avons décidé de consacrer l'édition du scénario, cette année, dans le documentaire et le court métrage, car ils sont actuellement mes meilleurs espoirs du cinéma algérien. Et cela a été bénéfique, puisque nous avons reçu plusieurs scénarios. Je peux vous dire que l'association est devenue, à l'issue de ce concours, très sollicitée pour les formations. D'ailleurs, après les JCA, nous comptons lancer un atelier pour l'écriture du scénario documentaire, car il y a beaucoup de lacunes dans ce genre. Peut-on connaitre les noms des jurys pour chaque catégorie et comment s'est opéré le choix de ces invités? Pour cette édition, les JCA ont créé une compétition nationale pour le court métrage et une compétition internationale pour le documentaire. Le jury sera composé du cinéaste et scénariste Rachid Benallal, de la réalisatrice espagnole Paula Palacios, de la critique syrienne, Lama Tayara, du critique égyptien Mustapha Kilani et du producteur radio et critique, Djamel Hazourli. Ils jugeront six courts métrages algériens et huit documentaires, dont deux algériens. Les prix seront décernés lors de la clôture le 11 juillet 2011, au même titre que les vainqueurs du concours national du scénario, lancé le mois de mai dernier. Quel est le sort de ces lauréats? On va les mettre au cachot!!!!! Non, leur sort ne sera pas entre les mains des JCA, ils doivent voler de leurs propres ailes. Quelle est la philosophie de l'association «A nous les écrans» qui, au demeurant, animait jadis un ciné-club? D'abord, l'association «A nous les écrans», n'a pas de philosophie contrairement à certaines associations. Nous avons un plan d'action, composé de concours de scénario, de journées cinématographiques et de ciné-club. «A nous les écrans» a, durant les années 2008 et 2009, présenté le plus vaste programme en qualité et en quantité pour un ciné-club en Algérie. Notre force c'est l'originalité des films et la qualité du débat. Nous avons cessé de faire des ciné-clubs, pour ne pas être catalogués comme un ciné-club et nous nous sommes consacrés à d'autres actions. L'autre raison c'est l'indisponibilité de la salle ABC pour laquelle j'ai beaucoup d'admiration, mais je vous rassure et j'informe nos fans que le ciné-club «A nous les écrans» va redémarrer durant le mois de Ramadhan.