Incendier les APC et les daïras et déclencher des émeutes sont des comportements inadmissibles. 50% des partis seront dissous si la loi est appliquée dans toute sa rigueur. La protestation sociale est permise, mais gare aux émeutiers qui s'attaquent aux édifices publics et administration. La loi sera appliquée dans toute sa rigueur et les casseurs seront jugés. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales hausse le ton après la série de protestations enregistrées ces dernières semaines coïncidant avec la publication des listes des bénéficiaires de logements. En marge de la séance de l'Assemblée populaire nationale consacrée aux questions orales, le ministre a mis l'accent sur les efforts qui ont été déployés cette année pour distribuer 75.000 nouveaux logements. Il estime qu'incendier les APC et les daïras et déclencher des émeutes sont des comportements inadmissibles, précisant que «les auteurs de ces actes répondent actuellement de ce qu'ils ont fait». Par ailleurs, critiqué, pointé du doigt et parfois accusé de vouloir verrouiller le champ de la liberté politique, le ministère de l'Intérieur a réagi, jeudi, en plantant des banderilles dans le dos des «accusateurs». Ould Kablia est catégorique: si le législateur algérien décide d'appliquer la loi dans toute sa rigueur, 50% des partis politiques seront dissous. Un constat développé jeudi à la chambre basse. A l'occasion d'une séance en plénière consacrée aux questions orales, le ministre a fait savoir que l'administration a jusqu'ici fermé les yeux sur plusieurs infractions à la législation régissant les partis politiques. Mais cela ne saurait continuer. Parmi les cas de «dépassements» relevés par le ministre, il y a l'exemple des partis qui n'ont pas tenu d'assemblée depuis plusieurs années alors que le règlement intérieur respectif mentionne l'obligation de les tenir périodiquement tous les 4 ans. S'agissant des nouveaux dossiers déposés pour l'agrément des partis politiques, M.Ould Kablia a fait savoir que la révision a «accusé un retard, ce qui a entravé l'octroi de nouveaux agréments», sinon «aucun rejet officiel n'a été notifié aux représentants des partis concernés». «De plus, certaines formation semblent aussi avoir déposé des dossiers incomplets pour l'agrément...» Afin de remédier à cette situation, le ministère a procédé à l' élaboration de deux projets de loi qui viennent en remplacement des lois 31-90 et 09-97, soulignant que les deux textes font l'objet de concertation entre les institutions officielles et la société civile pour enrichissement. Concernant les associations, elles sont au nombre de 91.608 dont 4588 associations recensées en 2010. Il reste beaucoup de choses à faire là aussi. Ainsi, Ould Kablia affirme que les objectifs de certaines associations ne sont pas clairs et n'ont pas de relation avec l'activité de l'association. Il déclare de façon brutale que plusieurs associations «ne se conforment pas aux objectifs contenus dans leurs statuts et dans les dispositions de la loi en vigueur», d'autres par contre «transmettent des dossiers incomplets, non conformes à la loi et par voie postale, ce qui est illégal». Dans un autre chapitre, les députés ont interpellé le ministre de l'Intérieur sur «l'obligation faite à la femme de se libérer de son foulard pendant la prise de photo pour l'établissement de la carte d'identité ou du passeport, ce qu'Ould Kablia dément. Pour lui, les administrations s'appuient sur une instruction pour lever cette équivoque. En aucun cas, précisera-t-il, les femmes en foulard ne seront contraintes de l'ôter pour le passeport.. Il a souligné à l'occasion, la nécessité de «s'adapter» aux normes mondiales relatives aux services des douanes et de l'immigration, notamment les «nouvelles règles» de l'Organisation internationale de l'aviation civile (...) adoptant le contrôle magnétique des documents de voyage. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a affirmé que le projet de Code de wilaya sera soumis cette semaine au Conseil des ministres.