Une joie justifiée La bonne nouvelle pour la Seleçao, c'est justement que Ganso est un peu sorti de l'ombre qui l'avait enveloppé contre le Venezuela. Le Brésil a arraché le nul face au Paraguay (2-2) samedi à Cordoba, dans la Copa America, sauvé par un but de Fred à la dernière minute après avoir à nouveau affiché un niveau quelconque, loin de ses prétentions. Après son nul face au modeste Venezuela (0-0), la Seleçao ne convainc toujours pas. Et le groupe B demeure indécis, avec un troisième nul en trois matches, avant Equateur-Venezuela en soirée. Le grand Brésil? Des attaquants qui ne se trouvent toujours pas, un milieu en demi-teinte et une défense à trous! Dans cette bouillie jaune et bleu, seul Lucas Leiva dans l'entre-jeu s'en sortait avec les honneurs. Et quand le meilleur joueur est un milieu défensif... Le Paraguay a renversé le score sur deux buts copies conformes, profitant des absences de Dani Alves: un débordement côté gauche d'Estigarribia pour Santa Cruz complètement seul (55e), et un autre de Santa Cruz pour Nelson Haedo Valdez, lui aussi libre de tout marquage (67). Fred, sur un tir en pivot, a évité l'humiliation (89e). Le Brésil a peut-être eu le contrôle du ballon, après un premier quart d'heure où il fut bousculé et faillit même se faire cueillir à froid par Barrios (3e). Mais il s'est avéré à nouveau sans idée. Mano Menezes avait changé un élément de son quatuor d'attaque, en remplaçant Robinho par Jadson. Ce dernier a marqué d'une frappe écrasée à la limite de la surface (39e), un éclair qui rattrapait une prestation médiocre. Il était d'ailleurs, lui-même remplacé à la pause par Elano. Une apathie brésilienne due aussi à la défense paraguayenne, aussi rugueuse que disciplinée. Pato se battait courageusement, mais rares étaient les ballons exploitables, hormis cette ouverture lumineuse de Ganso sur laquelle Villar s'interposait (20e). La bonne nouvelle pour la Seleçao, c'est justement que Ganso est un peu sorti de l'ombre qui l'avait enveloppé contre le Venezuela: le N.10 a effectué quelques passes et gestes «zidanesques». Mais il a encore trop peu pesé. La mauvaise, c'est que Neymar n'a pas vu le jour. Copieusement sifflé lors de ses premières touches de balles, il n'a jamais pu combiner avec ses partenaires, ni déséquilibrer la défense adverse. Pire, servi par Ganso, il perdait son duel avec le gardien (66e), puis sortait sous une bronca (82e). De manière ironique, les supporters brésiliens ont quelquefoi scandé le nom de Dunga! Savoureux, quand on sait à quel point le prédécesseur de Mano Menezes était critiqué au pays du «jogo bonito». Mais lui a remporté une Copa America (2007). Pour la Seleçao version Menezes, il y a loin de la Copa aux lèvres.