Les familles ne savent plus où donner de la tête Des chefs de famille avec des enfants en bas âge qui s'apprêtaient à embarquer à destination de l'Europe sont pris en otage. «Le vol 1002 à destination de Paris vient, juste de partir, nous attendons d'autres instructions pour faciliter l'embarquement d'autres passagers», nous a déclaré un agent de la compagnie Air Algérie, à qui nous avions demandé de nous expliquer les raisons de ces longues queues d'attente observées près des guichets. Des centaines de passagers, parmi lesquels nous avons noté la présence de nombreux enfants, attendent anxieusement, depuis les premières heures de la matinée, l'instant libérateur annonçant l'embarquement. Certains, à l'image de cette passagère accompagnée de ses deux enfants en bas âge, qui s'apprêtaient à embarquer à 17 heures pour Barcelone, a passé tout l'après-midi du lundi à attendre à l' aéroport avant de se voir signifier par le chef d'escale, qu'elle devait rentrer chez elle et qu'elle devait se représenter à six heures du matin le lendemain. «Mes deux enfants et moi avions passé toute la journée du lundi à l'aéroport sans pouvoir embarquer. Les responsables de la compagnie nous ont demandé de nous présenter, très tôt le lendemain, c'est-à-dire, mardi, à six heures du matin. Plus de 1 500 passagers algériens bloqués en France Selon le ministère français des Transports, plus de 1 500 passagers sont bloqués dans les principaux aéroports français. Ils devaient embarquer sur des vols d'Air Algérie en direction de plusieurs aéroports algériens. Les aéroports de Paris et de Marseille sont les plus touchés par cette situation. Selon le ministre français des Transports, Thierry Mariani, repris par TSA, un vol supplémentaire d'Air France a été programmé vers Alger pour 172 passagers. M. Mariani s'est également félicité des efforts des Aéroports de Paris pour assurer la prise en charge des passagers bloqués. « Le droit de grève s'exerce à un moment de l'année où de nombreux passagers ayant des attaches en Algérie souhaitent y passer leurs vacances. C'est tout à fait regrettable », a-t-il déclaré dans un communiqué. Le ministre a appelé la Compagnie Air Algérie à « prendre toutes ses responsabilités et à apporter toute l'assistance nécessaire à ses passagers, en priorité leur réacheminement et à défaut l'hébergement ». Malheureusement, il est presque onze heures et le vol Alger-Barcelone n'est toujours pas annoncé», a-t-elle déclaré. La grève du personnel navigant d'Air Algérie a provoqué un grand désordre à l'aéroport, devenu trop exigu pour contenir les centaines de passagers en partance vers l'Europe, qui se sont retrouvés, malgré eux, victimes d'un mouvement de grève auquel ils disent ne pas avoir été ni informés, ni associés. C'est le cas de cette famille composée de cinq membres, qui attend depuis 8h du matin, pour embarquer vers Madrid. «Le vol pour Madrid était programmé pour 9h55. Nous nous sommes présentés à la porte d'embarquement dès 8h. Il est maintenant 11h et le vol à destination de cette ville n'a pas encore été annoncé», a affirmé un des membres. Alors que l'avion qui devait le transporter à Metz était programmé pour 8h30, un passager nous indique que le vol a été retardé et qu'on vient, à l'instant, de le prévenir pour qu'il se présente à la porte d'embarquement pour remplir les formalités. Tout est bien qui finit bien, mais pas pour tous les passagers. Beaucoup ont vu leur vol retardé ou, carrément, annulé à cause de cette grève qui a pris en otage des milliers de voyageurs et qui prend des allures de rébellion au motif que le personnel navigant est mal payé et qu'il réclame une augmentation de salaire de l'ordre «de plus de 100%», et l'élaboration d'un statut type, applicable aux personnels navigant et technique. Installé, récemment, à la tête de la compagnie, le nouveau P-DG d'Air Algérie, Salah Boultif, en signe de bonne volonté, se dit favorable à une augmentation de salaire à hauteur de 20% touchant l'ensemble du personnel de la compagnie. M. Boultif déclare, par ailleurs, qu'il est pour le dialogue et réitère sa disponibilité pour discuter avec les travailleurs.