DAMAS - La situation en Syrie, où prévaut un climat de tension né des violences marquant la contestation populaire dans ce pays, continuait lundi à soulever l'inquiétude de la communauté internationale qui appelle au calme et à la retenue. A Ankara, une réunion d'urgence a été ouverte ce matin par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, pour examiner la situation générale et les développements en cours en Syrie voisine. Les travaux de la réunion sont axés sur les développements en cours en Syrie, ainsi que sur les mesures sécuritaires à prendre sur les frontières liant les deux pays voisins "avant toute opération militaire probable". Cette réunion regroupait le chef d'Etat Major turc, le général Nejdat Ozal, les ministres de la Défense et de l'Intérieur, ainsi que des hauts responsables du gouvernement, selon les mêmes sources. Fortement préoccupée par les événements en Syrie, la Turquie dépêchera mardi son ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, chargé de transmettre "avec détermination" au régime syrien les "messages" d'Ankara face à la contestation populaire dans ce pays. Par ailleurs, après l'Arabie Saoudite, le Koweït a annoncé lundi sa décision de rappeler son ambassadeur à Damas, suite aux développements de la situation en Syrie. "Nous avons décidé de rappeler notre ambassadeur en Syrie pour consultations", a affirmé le ministre koweïtien des Affaires étrangères, Cheikh Mohammed al-Sabah. Dimanche, l'Arabie Saoudite a annoncé le rappel de son ambassadeur à Damas pour "consultations", suite aux développements de la situation dans ce pays, selon un communiqué du souverain saoudien, consacré à la crise syrienne. Pour sa part, la Jordanie a qualifié d'"inquiétante" la situation prévalant en Syrie, et a appelé à un dialogue et à des réformes pour mettre fin à la crise. "Ce qui se passe maintenant en Syrie est inquiétant, malheureux et triste", a indiqué le ministre des Affaires étrangères jordanien Nasser Jawdeh. "Nous espérons que le dialogue sera restauré et que des réformes seront annoncées pour sortir la Syrie de cette impasse", a-t-il ajouté, précisant que la Jordanie n'interférait pas dans les affaires internes de la Syrie. Quant à certains pays occidentaux, à leur tête les Etats-Unis, ils veulent adopter au conseil de sécurité de l'ONU une résolution de sanction contre le régime syrien. Washington, dont les relations avec Damas restent toujours tendues depuis des années, a appelé la Turquie à faire plus de pression sur la Syrie voisine pour mettre fin aux violences qui continuent de faire des morts et des blessés dans ce pays. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a demandé au ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, d'informer la Syrie pour faire le nécessaire afin de "renvoyer ses soldats dans leurs casernes". Pour sa part, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a demandé au président syrien Bachar El-Assad de mettre fin à l'usage de la force contre les opposants lors d'une conversation téléphonique. "Au cours d'un entretien téléphonique avec le président El-Assad, le secrétaire général de l'ONU a exprimé sa profonde inquiétude et celle de la communauté internationale à propos de la violence croissante et du bilan des morts en Syrie ces derniers jours", a indiqué le porte-parole de Ban Ki-moon. Un climat de violences régnait toujours lundi en Syrie, où 4 personnes dont une femme et ses deux petits enfants, ont été tuées dans des affrontements entre l'armée et des manifestants. Pour apaiser la tension, le président syrien Bachar El-Assad a annoncé des réformes dans le pays, dont la levée de l'état d'urgence, l'amnistie, et la promulgation jeudi d'un décret autorisant le multipartisme dans le pays. Le chef de l'Etat syrien a affirmé dimanche que la Syrie "avançait sur la voie des réformes". Malgré toutes ces mesures jugées "importantes", la situation en Syrie est restée inchangée, en raison de la poursuite de manifestations marquées par de violents affrontements avec l'armée. Damas attribue ces violences à "des gangs armés qui voulaient déstabiliser le pays", dénonçant un "complot étranger".