Pour cette année, le programme s'est rétréci telle une peau de chagrin pour se résumer à quelques noms connus sur la scène locale. La seconde édition du Festival national de Tikjda se limitera à des artistes locaux. Cette manifestation, initiée l'année dernière dans le cadre d'une action de relance du tourisme et organisée conjointement par les directions de la culture et du tourisme, a vu la participation de plusieurs grandes figures de la chanson comme Aït Menguellet, Les Abranis, le rossignol du chant constantinois Benzina, Raïna Raï, Amrani... et tous les styles en vogue de la chanson algérienne. Sans vouloir amoindrir le mérite d'un Kamel Chenane ou d'un Mesbah, les seuls chanteurs qui auront marqué de leurs empreintes le style kabyle au niveau national, la participation reste loin des espérances quant à un festival qui se voulait un concurrent de ceux de Djemila, Timgad... Justifier cela par l'opposition des écologistes de la région qui, selon des dires, auraient réagi à la domiciliation de l'activité en plein parc du Djurdjura, n'est autre qu'une tentative de cacher le soleil avec un tamis. La direction de la culture de Bouira connaît un net frein comparativement à l'année dernière. Si par le passé, les responsables du secteur avaient occupé l'espace en programmant des activités nocturnes, dans les salles ou en plein air, cette année, le programme se limite à quelques activités en catimini. Le dernier camouflet reste la programmation en secret d'une soirée animée par le groupe «Accordage» et où seules une cinquantaine de personnes étaient informées de ce gala. La pièce de théâtre Les Nuits de la mort écrite par H'mida Layachi et jouée par la troupe de Sidi Bel Abbès, jeudi dernier, n'a pas rempli la salle. La réussite du festival, l'année dernière était l'oeuvre de l'ex-directeur de la culture, Omar Reghal, soutenu par les élus et l'ensemble de l'exécutif de wilaya. Recherchant la perfection, la sonorisation avait été confiée à un établissement professionnel, en l'occurrence Riad El Feth. Cette année, c'est un sonoriste d'Ighil Ali qui assurerait le volet technique. Ce détail est intéressant dans la mesure où beaucoup établissent un lien entre le prestataire et le directeur, natifs de la même ville. «Puisque le programme est limité aux chanteurs locaux, pourquoi ne pas prendre aussi des techniciens qui sont natifs de Bouira?», s'interroge un citoyen. Le secret qui entoure l'organisation de cette édition suppose que ce sera peut-être la dernière, dans la mesure où les familles de Bouira ne s'empresseront pas de rallier le site pour écouter des chanteurs locaux, si on excepte Chenane, les frères Gueham et Mesbah qui ont chacun un public.