Une figure du soulèvement palestinien emprisonnée en Israël, Marwan Barghouthi, a appelé à des manifestations de masse en septembre pour soutenir la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU, dans un communiqué publié hier. L'ambassadeur palestinien aux Nations unies Riyad Mansour a par ailleurs, estimé que la cause palestinienne enregistrerait des succès et Israël une défaite à l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, lors d'une conférence de presse à Ramallah (Cisjordanie). «Remporter la bataille de septembre prochain, qui est un pas important dans notre lutte, exige les plus grandes manifestations populaires et pacifiques ici et dans la diaspora, dans les pays arabes et musulmans et les capitales internationales», écrit Marwan Barghouthi de la prison israélienne de Hadarim. Considéré comme le principal animateur de la deuxième Intifada des années 2000, il appelle à la «mobilisation de toutes les énergies de notre peuple et l'implication de tous dans cette bataille». «Ce n'est pas seulement le combat du président Mahmoud Abbas, de l'Organisation de libération de la Palestine, de l'Autorité palestinienne, des mouvements, ou des ambassades», souligne M. Barghouthi, pressant les formations palestiniennes de «surmonter leurs divergences pour ce combat». Secrétaire général du Fatah en Cisjordanie, il a été arrêté par l'armée israélienne en 2002 et condamné en juin 2004 à la prison à vie par un tribunal de Tel-Aviv pour implication dans des attentats anti-israéliens. Populaire parmi les Palestiniens, il est souvent présenté comme un possible successeur du président Abbas. «Nous n'allons pas échouer à cette session de l'Assemblée générale, mais l'ampleur du succès dépendra de nombreux facteurs qui sont en train d'évoluer», a affirmé pour sa part l'ambassadeur palestinien à l'ONU, évoquant les «rapports de forces» diplomatiques. «L'option que nous choisirons, nous parviendrons à l'appliquer», a assuré Riyad Mansour, au sujet de possibles alternatives, qu'il n'a pas voulu expliciter, à la demande d'adhésion, à laquelle les Etats-Unis devraient opposer leur veto au Conseil de sécurité. «Les Israéliens reconnaissent déjà leur défaite en disant que cela sera un succès pour eux s'ils parviennent à convaincre 30 pays de ne pas voter pour notre résolution» a-t-il estimé, en référence à la volonté d'Israël de rassembler une «majorité morale» de pays démocratiques contre la demande palestinienne devant l'Assemblée générale. «Mais ils seront encore défaits parce qu'ils n'obtiendront pas les 30 voix pour voter contre nous», a affirmé l'ambassadeur palestinien aux Nations unies. Faute de perspective sérieuse de reprise des négociations de paix avec Israël, enlisées depuis neuf mois, les Palestiniens comptent demander à l'ONU l'admission d'un Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale annuelle des Nations unies en septembre.