Les partis politiques ne sont pas revenus vers leurs militants pour leur expliquer le contenu de leurs propositions Que sont devenues les propositions faites dans le cadre des consultations politiques? Après un mois de consultations, c'est toujours le black-out quant au travail accompli par l'instance présidée par Abdelkader Bensalah. Ce dernier et ses deux assistants, à savoir les conseillers à la présidence de la République, Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi, devaient remettre au chef de l'Etat, initiateur des réformes politiques lors de son discours à la Nation prononcé le 15 avril de l'année en cours, un rapport détaillé contenant les propositions des uns et des autres. A présent, toutes les parties consultées ignorent la fin réservée à leurs propositions. Certes, les consultations sur les réformes restent ouvertes, malgré la clôture des travaux de la commission Bensalah. Le président de la République a déclaré en Conseil des ministres que les consultations politiques «demeurent ouvertes à toute partie qui voudrait encore y apporter sa contribution». La presse, de son côté, a beaucoup spéculé sur la publication du rapport de la commission. Certains journaux annoncent que M. Bensalah, également, président du Sénat, a remis sa copie au chef de l'Etat, alors que certains titres annoncent que le rapport sera remis dans quelques jours. Devant une telle cacophonie et spéculation, les avis semblent diverger. M. Bensalah opte pour le silence. Sollicité par la presse à répondre à cette question, lors de la clôture de la session de printemps du Parlement, il répond avec un large sourire pour exprimer ses excuses de ne pas pouvoir satisfaire la curiosité des journalistes. Loin de la commission et dans son travail, la mission des parties consultées s'est achevée, semble-t-il, avec la fin des consultations. Les partis politiques, les associations, les personnalités politiques et la société civile ne prononcent aucun mot quant à leurs propositions ni sur le rapport qui devait être remis au chef de l'Etat. Plus de 200 personnes ont pris part à ces consultations, aujourd'hui on n'entend aucune d'entre elles évoquer encore ce dossier. Pis, loin de cette hypothèse, les consultés laissent encore les citoyens sur leur faim. Les partis politiques ne sont pas revenus vers leurs militants pour leur expliquer le contenu de leurs propositions. Ils n'ont pas pris la peine de présenter un compte rendu à la base militante. Ils ne demandent pas, non plus, aujourd'hui que sont devenues leurs propositions. C'est un black-out total. Quant aux associations qui souffraient d'ailleurs du problème de représentativité, elles ont disparu avec la clôture des consultations. Si de telles interrogations nécessitent d'être soulevées, cela ne vise nullement à remettre en cause les consultations elles-mêmes, ni l'instance qui a été chargée de cette mission. A ce titre, M. Bensalah avait dès le premier jour rassuré ses invités que leurs suggestions seront rapportées fidèlement au chef de l'Etat. «Soyez assurés que nous transmettrons à Monsieur le Président de la République, loyalement et fidèlement, toutes les opinions et propositions qui seront formulées autour de cette table», avait-il promis au premier jour des consultations. 30 jours après la clôture des travaux de la commission, l'opinion publique nationale attend toujours que cette instance rende public son rapport et surtout de connaître son contenu. Pour les partis politiques et les associations, la publication de ce rapport leur permettra de savoir à quel degré leurs propositions ont été prises en considération. Selon toute vraisemblance, cette question ne constitue pas le souci de ces formations politiques ni encore de ces associations, contrairement aux citoyens qui souhaitent savoir que sont devenues réellement ces consultations portant sur les réformes politiques.