Les Américains et les Français ignorent-ils que les insurgés libyens obéissent aux ordres du CNT? Les Etats-Unis font de la lutte contre la prolifération des armes en Libye, leur priorité, ils reconnaissent par le biais de leurs experts l'existence de missiles Stinger américains et Sam7 de fabrication russe entre les mains d'Al Qaîda. Mais ignorent-ils que les insurgés libyens, qui obéissent aux ordres du CNT, sont à l'origine de cette prolifération? Pourtant, les USA comme leurs alliés reconnaissent la légitimité dudit CNT, composé en réalité de personnes non encore identifiées qui refusent de s'afficher, ayant des comptes personnels à régler avec le leader libyen. Malgré leur parfaite connaissance de l'existence d'éléments d'Al Qaîda parmi la rébellion en Libye, les Occidentaux s'obstinent à croire qu'il s'agit d'une révolution populaire. C'est clair que les intérêts priment dans la crise en Libye et, l'ingérence militaire initiée par la France, n'a fait que compliquer le contexte ouvrant la voix ainsi à Al Qaîda pour s'infiltrer davantage. Les avertissements de l'Algérie, qui depuis le début du conflit CNT-El Gueddafi n'a jamais manqué d'avertir sur le pourrissement de la situation, n'ont fait que se confirmer. Maintenant que le mal est fait, on cherche à présent à y faire face, au moment où la nébuleuse est en train d'entraîner ses éléments à la manipulation des nouvelles armes en sa possession. Le danger est surtout prioritaire pour l'Algérie du fait qu'elle est l'un des premiers pays à être directement concerné par la crise en Libye et maintient sa position autant que l'Union africaine pour une solution politique. Tout porte à croire que la déclaration du département d'Etat américain selon laquelle «les Etats-Unis participent activement aux initiatives internationales de lutte contre les périls sécuritaires et humanitaires que pose la prolifération d'armes conventionnelles en Libye» dénote, selon des stratèges bien avertis, une volonté des Américains à s'imposer dans la région. De ce point de vue, comme le soutient le porte-parole du DEA, le prétexte est tout trouvé, c'est «en raison du conflit actuel, que les dépôts d'armements libyens ne sont plus sécurisés et que certains ont été pillés; des armes telles que les systèmes portables de défense antiaérienne (Manpads) ont disparu et le territoire libyen est jonché de munitions abandonnées ou non explosées et de mines terrestres». A ce propos, des sources sécuritaires soutiennent que l'Algérie déclinera toute forme d'ingérence. La visite prévue d'Hillary Clinton prochainement, a pour but, selon nos sources, de convaincre l'Algérie de s'aligner du côté des USA et ses alliés. Néanmoins, elle a réitéré sa position récemment, notamment après la visite du ministre des Affaires étrangère à Washington. Il est cependant, vrai que la forte circulation des armes au Sahel, demeure un problème primordial. L'Algérie en subit de plein fouet les conséquences, mais jusque-là elle marque des points. Pas moins de trois transactions ont été avotées, après l'intervention des éléments de l'Armée nationale populaire, aux frontières. Il n'en demeure pas moins que la nébuleuse a réussi à faire acheminer des armes lourdes au Sahel, plus précisément au Mali. Certaines sources parlent d'une fuite via les frontières algériennes, d'autres avancent que ces quantités d'armes ont transité depuis le Tchad. Ce sont surtout les quatre pays du Sahel (l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger) membres du Commandement de la lutte contre toute forme de crime, y compris, le terrorisme installé à Tamanrasset, qui sont concernés par la prolifération de ces armes.