La Russie accepte le Conseil national de transition (CNT) libyen comme un interlocuteur dans les négociations, mais pas comme «le seul pouvoir légitime du pays», a annoncé hier aux journalistes le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. «En ce qui concerne le CNT, cela dépend de la signification du mot "reconnaître". S'il s'agit de reconnaître le CNT et d'autres groupes d'opposition comme des participants aux négociations sur la Libye, le CNT en fait bel et bien partie de notre point de vue», a indiqué le ministre en répondant à la question de savoir si la Russie est prête à reconnaître le CNT. En revanche, s'il s'agit de reconnaître le CNT comme le seul pouvoir légitime du pays, comme cela a été proposé lors d'une réunion du Groupe de contact sur la Libye à Istanbul, la Russie ne partage pas cette position, a ajouté le ministre. Les pays qui ont reconnu le CNT comme pouvoir légitime sont ceux qui ont engagé leurs armées contre le peuple libyen et qui font partie dans la majorité de l'OTAN. Le groupe de contact sur la Libye a complètement nié la proposition de l'Union africaine, à savoir le lancement de pourparlers entre les différentes forces politiques libyennes en vue d'une solution politique et la suspension des combats militaires. L'Union africaine a rejeté également les mandats lancés par la CPI contre le guide de la révolution libyenne et a décidé de ne pas appliquer le mandat d'arrêt. Les autorités libyennes ont indiqué récemment que les négociations menées avec les «rebelles» ont démontré que les véritables négociateurs étaient les dirigeants du régime français et que «les membres du CNT ne sont en réalité que des sous traitants n'ayant aucune influence et exécutent les ordres des présidents Sarkozy et Obama, ainsi que ceux du Premier ministre David Cameron». Le fils du guide de la révolution libyenne, Sief El Islam, a indiqué à la presse que les émissaires du CNT ont déclaré leurs «impuissants» et «qu'ils sont tenus à exécuter les ordres de l'Elysée à défaut de tout perdre». Les autorités russes et chinoises ont compris que le CNT n'est pas issu du peuple libyen et est loin d'être un «gouvernement légitime de toute la Libye». Les deus puissances ont d'ailleurs boycotté la réunion du groupe de contact tenu en Turquie vendredi dernier. Il faut dire que la solution politique est dans l'impasse avec l'entêtement des pays occidentaux à chasser du pouvoir le guide de la révolution libyenne sans tenir compte de la volonté du peuple libyen qui a décidé de continuer la lutte.