Pénuries d'eau potable, coupures d'électricité, grève illimitée des transporteurs et chaleur caniculaire, c'est ce qui caractérise l'été, ces deniers jours, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou font face à un été des plus durs avec la multiplication des problèmes inhérents à la vie quotidienne. La vie n'est pas du tout facile dans la wilaya et aucune région n'est épargnée par la multitude de difficultés auxquelles font face les citoyens chaque jour que Dieu fait. A commencer par le problème d'alimentation en eau potable qui n'épargne même pas le chef-lieu de wilaya. Les citoyens, à chaque fois qu'ils tournent leurs robinets et qu'ils les trouvent à sec, s'interrogent légitimement sur l'utilité du barrage gigantesque de Taksebt qui était censé mettre un terme définitif au problème de l'indisponibilité de l'eau potable. Mais c'est compter sans les surprises désagréables que réserve le sort à une région qui a pourtant bénéficié de plusieurs milliards de dinars de la part du gouvernement ces dernières années. Mais tout porte à croire que argent et gestion, cela fait deux. Autrement, comment expliquer l'eau coupée des robinets de la capitale du Djurdjura chaque jour, sans compter les centaines de villages de la wilaya qui restent des dizaines de jours sans être alimentés en eau potable? Dans la commune de Boudjima, entre autres, l'eau «n'est pas revenue» depuis le 5 juillet dernier. A Tigzirt, ville touristique par excellence, qui reçoit chaque jour 30.000 estivants, l'eau est une denrée rare en dépit de la réalisation, il y a dix ans, d'une station de dessalement de l'eau de mer. Les projets se succèdent mais le problème d'alimentation en eau potable reste toujours là, à rendre la vie des citoyens des plus ardues et à menacer l'hygiène. Les restaurants et les cafés de la ville de Tizi Ouzou sont obligés d'avoir recours aux réserves d'eau. Ce qui n'est pas sans comporter des risques énormes sur l'hygiène et la santé du citoyen. L'ensemble des sanitaires publics sont fermés, en l'absence d'eau, ce qui rend aussi la fréquentation de la ville peu commode. Au problème de la rareté de l'eau, qui concerne en ce mois de juillet, pratiquement les quatre coins de la wilaya, il faudrait ajouter celui des coupures fréquentes et quotidiennes du courant électrique. On imagine aisément les désagréments que ces coupures peuvent engendrer en ces périodes de grande chaleur où la température oscille entre 40 et 45 degrés à l'ombre. Les commerçants ne savent plus à quel saint se vouer car une coupure d'électricité de plus d'une heure occasionne la péremption de plusieurs produits dont certains sont très prisés en cette saison comme les glaces et les esquimaux mais aussi le lait en sachet, les yaourts et autres produits laitiers. Il y a aussi lieu de souligner que ces coupures d'électricité ne sont pas sans occasionner la paralysie de plusieurs activités comme celles des salons de coiffure, des pizzérias, les cybercafés et la liste est loin d'être exhaustive. En parlant du courant électrique, on ne peut pas oublier de parler des femmes au foyer qui n'ont que la télévision pour seule distraction. Avec ces pannes, elles sont ainsi privées de loisir et contraintes à l'oisiveté. Même les fêtes de mariage sont sérieusement perturbées suite à ces interruptions répétitives du courant électrique. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, la population de Tizi Ouzou vit de grandes perturbations suite à la grève enclenchée par les transporteurs qui assurent les liaisons vers les wilayas d'Alger, Boumerdès et Bouira. Une grève suivie par le blocage des grands axes routiers. Les citoyens sont livrés à eux-mêmes suite à la mise en oeuvre du nouveau plan de circulation depuis le 1er juillet dernier. Aujourd'hui, la population est prise en otage entre d'un côté les transporteurs qui ne veulent pas reprendre le travail tant que l'ancienne gare interwilayas n'est pas réhabilitée et de l'autre la direction des transporteurs qui explique que la décision de délocaliser les stations de transport en dehors du chef- lieu de wilaya est irréversible.