Morosité, alimentation en eau potable interrompue, absence totale d'animation culturelle et artistique, maladie à transmission hydrique, intoxications alimentaires et les nerfs à fleur de peau: tel est le lot quotidien des citoyens de la ville de Tizi Ouzou, en été. Hier, la ville de Tizi Ouzou a vécu l'une de ses journées les plus caniculaires. La ville des Genêts est connue pour le climat de torpeur qui y règne lorsque le thermomètre affiche des températures élevées. Annoncée par la presse, la canicule d'hier a persuadé plus d'un à ajourner les affaires du jour à une date ultérieure car circuler au centre-ville de Tizi Ouzou quand le thermomètre est à plus de 35 degrés, est une vraie gageure et n'est pas sans comporter des risques. C'est à partir de midi que Tizi a commencé à se vider, hier, dimanche, pourtant premier jour de la semaine. Contrairement à la matinée, Tizi Ouzou était dépeuplée dès la mi-journée. C'est une ambiance complètement morose qui a régné sur la cité qui accueille, chaque matin, des milliers de citoyens provenant des quatre coins de la wilaya pour des raisons professionnelles ou autres. La Maison de la culture qui d'habitude grouille de monde, était déserte, hier. Même les activités qu'organise cet établissement enregistrent une affluence faible en ces journées de grandes chaleurs, sauf quand il s'agit de spectacles artistiques. L'activité commerciale enregistre aussi une baisse sensible. Ainsi, les restaurants et autres cafés sont pratiquement vides dans les tranches horaires où l'on enregistre des pics de chaleur.A l'université, une ambiance morne a été constatée, hier. Des étudiants en fin de cycle attendaient les résultats du conseil scientifique sous une chaleur insupportable. Pour se prémunir, un tant soit peu, les étudiants se sont réfugiés à l'intérieur de la bibliothèque. Par ailleurs, la journée a été d'autant plus dure à supporter puisque sans avoir été avisés au préalable, les citoyens de la ville de Tizi Ouzou ont été privés d'eau pendant toute la journée. Au moment où les responsables locaux du secteur ne cessent d'encenser leurs efforts pour permettre au citoyen d'avoir de l'eau régulièrement, la réalité amère du terrain vient infirmer les déclarations des uns et des autres. Les restaurateurs, les cafés ainsi que les ménages et les autres secteurs de l'eau ont dû payer trop cher l'interruption de la distribution observée hier sans avertissement de la part des services de l'Algérienne des eaux. Le problème de l'indisponibilité de l'eau ne se pose pas seulement au chef-lieu de wilaya, mais aussi dans plusieurs communes de Tizi Ouzou. Ainsi dans une commune comme Boudjima, à 22 kilomètres au nord de Tizi Ouzou, les citoyens restent sans eau pendant plus d'un mois. Si la ville de Tizi Ouzou paie les frais de cette montée de la chaleur, ce sont, en revanche, les deux villes balnéaires de Tigzirt et Azeffoun qui en tireront profit. La saison estivale a eu beaucoup de mal à démarrer cette année, entre autres, à cause du Mondial de football mais aussi parce que les premières journées de cet été ont été plutôt clémentes.