Les services de sécurité viennent de frapper un grand coup contre le trafic de drogue dans la bande frontalière. En effet, la semaine dernière, plus de 7 q de drogue ont été saisis au lieu dit Robbane, dans la commune de Beni Bousaïd, alors que les trafiquants tentaient de les faire entrer en Algérie à dos de cheval. Ceux-ci en relation avec un baron marocain connu sous le sobriquet de Mohamed Trésor, se procuraient de grandes quantités de drogue auprès des producteurs de Ketama, dans le rif marocain. La drogue, une fois introduite en Algérie, est acheminée, selon sa destination, à dos de chameau, par camion, à moto ou en voiture. Des quantités destinées au marché européen sont acheminées via Marset Ben M'hidi et Ghazaouet sur des embarcations qui rejoignent la haute mer où les attendent des chalutiers venus d'Europe. Il y a quelques jours, une quantité de résine de cannabis a été retrouvée sur une plage de Bouzedjar, dans la wilaya de Aïn Témouchent. Cette prise confirme que nous sommes en face d'un vaste réseau de trafic international, puisqu'on parle de quantités qui seraient acheminées via Sebdou et Oued Souf vers la Libye et l'Egypte, avant de les faire entrer en Europe par de petits ports à Chypre. On parle d'un général égyptien qui serait en relation directe avec ce réseau qui s'appuierait, selon certaines sources, sur trois grandes places du trafic de drogue: le Maroc, plus précisément Oujda, contrôlé par Mohamed Trésor, Maghnia par trois relais et Oran où se cacherait un baron qui a sous ses ordres sept individus chargés des relations avec les producteurs, les dealers et les con s par voie maritime vers l'Europe. Un des barons de Maghnia procéderait au blanchiment de son argent sale en achetant de grandes propriétés terriennes qu'il morcelle avant de les transformer en lots de terrain à bâtir. Certaines quantités de drogue auraient même transité vers l'Europe à bord de jet-ski de nuit pour les remettre à des chalutiers mouillant au large des côtes de Beni Saf. C'est ce réseau qui aurait, selon nos sources, organisé l'évasion d'un baron en 2002 du tribunal d'Es-Sénia à Oran. L'opération a été rendue possible grâce à une grosse cylindrée qui avait déjoué toutes les poursuites des services de sécurité. D'ailleurs, à Maghnia, on n'hésite pas à appeler ce réseau «des grosses motos». Ces trafiquants usent parfois de complicités en se payant le silence de certains agents véreux des douanes ou des services de sécurité pour faire entrer en Algérie la drogue. Des sources ont affirmé que pour chaque kilogramme qui passe la frontière, les trafiquants déboursent 1000 DA pour assurer le risque zéro.