Baptisée «medias-monitoring-Tunisia», les organisateurs se proposent d'observer la presse écrite, les journaux en ligne, les stations de radios et chaînes de télévisions publics et privés d'expression arabe et française. Un collectif d'associations non-gouvernementales a lancé hier une large opération d'observation des médias en vue de l'élection de l'Assemblée constituante prévue le 23 octobre en Tunisie. L'opération consiste en l'observation «continue» de la couverture médiatique avant, pendant et après les premières élections post-Ben Ali, a indiqué à la presse la présidente de l'Association des femmes démocrates (Atfd, féministe) qui chapeaute un collectif de six ONG. Baptisée «medias-monitoring-Tunisia», les organisateurs se proposent d'observer la presse écrite, les journaux en ligne, les stations de radios et chaînes de télévisions publics et privés d'expression arabe et française. Elle publiera des «rapports d'étapes» pour alerter l'opinion publique avant de finaliser son travail le 22 décembre après le démarrage des travaux de la future Constituante, a indiqué Sana Ben Achour. Le travail se fera en trois périodes: la phase préélectorale (inscription, contentieux, présentation des listes), la campagne électorale (22 jours avant le scrutin) et la période post-électorale. L'observation sera faite selon une méthodologie «reconnue et testée» dans plus de 10 pays arabes selon des normes posées par l'institut italien Observatorio di Pavia, partenaire du collectif. Elle comportera un volet quantitatif pour la mesure du temps et de l'espace dédiés aux acteurs politiques et autre qualitatif analysant le style, les sondages, les partis-pris et les tendances des médias, ont indiqué les organisateurs. Le projet est financé par l'IMS (International media service), ONG danoise qui appuie les médias locaux dans plus de 40 pays en contexte de conflits armés, d'insécurité ou de transition démocratique. Le collectif, qui comprend le Conseil national des libertés (Cnlt) de la journaliste Sihem Bensedrine, autrefois interdit, avait conduit une opération similaire sous la dictature durant «la présidentielle» de 2009 et avait dévoilé chiffres à l'appui de distorsions, entorses et manipulations des médias par le régime de Ben Ali.