Des attaques qui ne servent en rien les tentatives de rapprochement Cette fois-ci, c'est à travers un événement qui se voulait «hautement» culturel que les relais du Makhzen viennent prêter main forte à Rabat. La conférence du «festival méditerranéen» de Tanger qui s'est tenue les 22 et 23 juillet 2011 a appelé, au terme de ses travaux, à la réouverture des frontières entre le Maroc et l'Algérie et à la reconnaissance du Conseil national de transition libyen... Un événement, qui s'inscrivait en droite ligne de la promotion de la langue amazighe au Maghreb et dans certaines régions du Bassin méditerranéen, qui s'est mué en caisse de résonance des services marocains qui n'en ratent pas une pour sortir leurs griffes contre l'Algérie. Le Maroc, qui vient de satisfaire la question de tamazight en l'inscrivant dans sa nouvelle Constitution, veut-il faire la leçon à son voisin algérien? La manoeuvre est plus sournoise. Elle tend à allumer l'incendie dans une région (la Kabylie) où la contestation bat son plein. Ce qui explique pourquoi la déclaration finale des participants à cette rencontre a dérapé en recommandations politiques tout en donnant l'impression de se cristalliser autour d'une revendication qui a trait à l'identité berbère. Un habillage maladroit qui cache très mal une énième campagne de diabolisation orchestrée contre l'Algérie. La question linguistique semble être la nouvelle rampe de lancement des relais du pouvoir marocain. Ces derniers veulent rebondir sur la revendication de l'officialisation de la langue amazighe qui a été élevée, en Algérie, au rang de langue nationale aux côtés de la langue arabe pour remettre sur le tapis des malentendus et des différends machiavéliquement entretenus et dont ils ne veulent pas assumer les responsabilités qui, pourtant, leur incombent, historiquement. Les participants à la rencontre de Tanger se situent à l'opposé de la position algérienne qui prône une solution politique dans le cadre du conflit libyen. Ils se sont faits la caisse de résonance des accusations incessantes qui ciblent l'Algérie et font le jeu du pouvoir marocain qui pointe un doigt accusateur en direction d'Alger en ce qui concerne le conflit du Sahara occidental et l'ouverture des frontières algéro-marocaines. L'échec des dernières négociations au sujet du Sahara occidental a été mis sur le compte de l'Algérie et du Front Polisario. «Le Maroc ne peut que dénoncer avec la plus grande force ce statu quo inacceptable dans lequel nous installent les autres parties... l'Algérie et le Polisario ne donnent pas le sentiment d'une volonté réelle de trouver une solution rapide conforme à la légalité internationale à ce différend qu'ils ont eux-mêmes créé», a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Taib Fassi Fihri, jeudi dernier à l'issue des 8es pourparlers informels qui se sont tenus du 19 au 21 juillet à Manhasset aux USA entre le Maroc et le Front Polisario. Une dérobade qui témoigne du manque de bonne foi! On avait pourtant cru à un réel apaisement du côté de Rabat suite au message adressé par le souverain marocain au président de la République à l'occasion de la célébration du 49e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie. Mohammed VI avait réaffirmé sa «ferme détermination pour surmonter les obstacles conjoncturels et objectifs et imprimer une nouvelle dynamique aux relations de coopération fructueuse et de solidarité agissante entre nos deux pays, tant au niveau bilatéral digne de deux peuples voisins et frères». Décidément, le vent qui vient de l'Ouest souffle le chaud et le froid...