Abdelali Farah (à gauche) avec Noureddine Naït Mazi, deux compagnons de route qui ont marqué le journalisme algérien L'un des doyens de la presse algérienne vient de nous quitter après une longue maladie. Amar Farah, dit Abdelali, s'est éteint, en effet, jeudi, victime d'un accident vasculaire-cérébral (AVC) à l'âge de 75 ans. Abdelali Farah, militant de la première heure pour l'indépendance du pays a été aussi parmi les tout premiers à rejoindre la presse en 1962 à une époque où, du fait du manque de cadres, il fallait tout réinventer. Abdelali Farah a été ainsi l'un des pionniers de cette presse de l'Algérie indépendante qu'il fallait construire et lui donner des objectifs. Le défunt a assumé, outre des missions de journaliste, surtout des responsabilités au niveau de la rédaction en chef d'abord, de la direction ensuite. Il fit ses premiers pas au journal Le Peuple, qui deviendra en juin 1965, El Moudjahid. C'est au Peuple qu'a été formée toute une génération de journalistes, mission de formation reprise plus tard avec brio par El Moudjahid où Abdelali Farah, aux côtés, notamment de Noureddine Naït Mazi, en a été un mentor en jouant un rôle de premier plan. A juste titre, El Moudjahid est réputé pour avoir été une grande école d'où sont sortis de nombreux journalistes algériens qui font aujourd'hui le bonheur de nombreux titres de la presse indépendante. Il faut savoir, en effet, que des personnalités comme les défunts Abdellali Farah, Bachir Rezzoug, Halim Mokdad, ou Naït Mazi ont beaucoup donné pour l'éclosion d'un journalisme algérien à une période où on apprenait encore ce métier sur le tas. Ce sont en fait ces anciens, qui s'en vont les uns après les autres, qui ont insufflé aux journalistes le sens du militantisme et de l'abnégation à une époque où cela n'était pas évident. Durant sa longue carrière dans la presse - interrompue momentanément dans les années 1970, quand il assuma un mandat de député à l'APN - Abdelali Farah dirigea la rédaction en chef d'El Moudjahid avant d'être nommé au milieu des années 1970 à la direction générale de l'organe central du FLN (version française), Révolution africaine, auquel il donna, faisant venir des plumes talentueuses, une dimension que l'hebdomadaire ne retrouvera plus. Il assura ensuite la direction du quotidien de Constantine, An Nasr, avant de terminer avec brio sa carrière par un retour aux sources, en prenant la direction d'El Moudjahid au début des années 1980. El Moudjahid où il passa le plus clair de sa carrière professionnelle et de sa vie. Dans un message à la famille du défunt, le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a mis en exergue la «perte immense» qu'a été le décès de Abdelali Farah, pour sa famille, pour ses amis et ses confrères. C'est «une immense perte pour sa famille et pour ses amis et confrères qui ont toujours découvert en lui, durant de longues années, la fidélité et la loyauté à quoi s'ajoutaient la compétence et la rectitude», écrit M. Mehal.