Des opposants syriens se sont prononcés samedi contre toute intervention étrangère en Syrie, tout en accusant le régime de Bachar el Assad d'avoir tué 110 enfants depuis le début de la «révolution pacifique», lors d'une réunion dans les locaux d'Amnesty International à Alger. «Nous refusons toute intervention étrangère. Nous refusons de porter des armes», a déclaré Maître Adnane el-Bouch, un avocat syrien, installé en Algérie, lors de cette rencontre organisée par la section algérienne du Comité de soutien aux revendications du peuple syrien. «C'est une révolution pacifique, non ethnique. Nos armes sont les caméras et les téléphones portables. Ce n'est pas la révolution d'une ethnie ou d'un parti, mais celle d'un peuple», a-t-il ajouté. Selon un autre avocat, responsable des relations internationales au sein de ce comité, Nidal Debbah, «110 enfants sont morts sous les balles ou la torture depuis le début des manifestations». Plus de 50 personnes ont participé à Alger à la deuxième journée de soutien au peuple syrien organisée dans 27 villes du monde, sur le thème: «Sauvez les enfants de Syrie». La réunion a commencé par une minute de silence à la mémoire des jeunes victimes - âgés selon les organisateurs, de trois à 17 ans - qui ont péri dans les violences du régime du président Bachar el Assad. Le comité a rendu publique une liste nominative de 85 enfants tués depuis le début de la rébellion en mars, et des images vidéo de ces enfants morts, blessés ou torturés ont été diffusées. Maître Mustapha Bouchachi, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh) et membre de l'opposition de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd), a sévèrement critiqué les autorités de son pays face à cette crise. «La position du peuple algérien est une position solidaire du peuple syrien qui milite pour la dignité et la démocratie. C'est une position qui est en contradiction avec celle du régime algérien», a-t-il affirmé.