Les vacances terminées, le Ramadhan a pris place dans le quotidien des Bédjaouis. Béjaïa s'est vidée de ses visiteurs. Ses propres habitants retrouvent leurs espaces pour un mois de Ramadhan qui commence par une flambée des prix de produits agricoles et des viandes notamment. Les marchés des fruits et légumes, les villes et villages ont repris leur ambiance, ce qui confirme que l'on est bel et bien au Ramadhan. Des couleurs pour les uns, mais aussi des douleurs pour les autres. Il y a, en effet, ceux qui profitent au maximum de cette période sans se soucier de quoi que ce soit et il y a ceux qui paient les pots cassés. C'était le cas d'ailleurs, hier, au niveau de la capitale des Hammadites. La ville de Béjaïa s'est singularisée avec le retour des activités extraordinaires. Des activités qu'on ne voit que pendant le mois sacré. Elle a renoué avec le marché parallèle. Même si ce dernier a toujours existé d'ordinaire, force est de constater qu'il a redoublé de férocité en ce mois de piété. Tout y est sur les étals et les routes qui y mènent. Les trottoirs changent de fonction le temps d'un mois pour permettre à certains de «s'enrichir», de manière informelle sur le dos des autres qui ne reculent devant rien pour dépenser. Dès les premières heures de la matinée, les marchés des fruits et légumes reçoivent une affluence nombreuse. Certains, qui y vont pour passer le temps, finissent toujours par remplir le panier malgré eux, habituel accompagnateur en cette période. Bien que les prix se soient affolés, on ne s'empêche pas de se bousculer pour faire ses emplettes. «Si je ne pousse pas, je ne suis pas bien, la tomate a plus de goût quand je l'achète dans ces conditions», ironise ce jeûneur. La tomate qu'il venait d'acheter lui a coûté 80 DA le kilo. La carotte était affichée à 60 DA. La salade à 70 DA. Mais le légume, qui a vraiment repris l'ascenseur, n'est autre que le haricot vert. Hier, il coûtait 150 DA le kilo. La liste est assez longue, mais une chose est sûre, le marché a flambé. Le consommateur sait que ce mois est synonyme de saignée, mais il l'accepte sans rechigner. La bourse des ménages sera mise à rude épreuve tout au long de ce mois «de piété», «Saha Ramdhankoum»! et place aux nouvelles habitudes pour tout juste un mois!