Le travail mené par l'ensemble de la communauté hospitalo-universitaire s'est concrétisé un certain 4 août par la réception de ce «joyau». La santé n'a pas de prix, mais l'hôpital public a des coûts qui se chiffrent à 664 millions de DA (soit l'équivalent d'environ 6 millions d'euros) pour un bloc d'urgences. En effet, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a inauguré, jeudi, un nouveau bloc d'urgences médico-chirurgicales au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha-Pacha (Alger). Même si ce chiffre paraît quelque peu élevé, l'importance de cette structure dépasse cependant, de loin les considérations financières. Ce n'est pas un secret que la construction d'un hôpital est par définition un moment important et symbolique. L'ouverture de ce nouveau service consolidera incontestablement les infrastructures sanitaires du pays. Surtout que ce bloc d'urgences est fort d'une équipe médicale pluridisciplinaire, et doté d'équipements nécessaires dont un scanner 24 barrettes. Ce projet a été rendu nécessaire après que le service des urgences de l'hôpital Mustapha-Pacha soit arrivé à saturation. Il ne pouvait, effectivement, plus répondre aux besoins des soignants, aux attentes des malades, et aux contraintes d'un environnement technique, réglementaire et économique dont les exigences n'ont cessé de croître depuis des années. Afin de ne plus vaguer au gré des décisions ponctuelles rendues nécessaires par l'urgence, l'hôpital Mustapha-Pacha a décidé de prendre «son avenir en main». Cela a conduit l'Etat à entamer une large réflexion sur les objectifs d'un CHU, sur son organisation et sur ses besoins. Le travail mené par l'ensemble de la communauté hospitalo-universitaire s'est concrétisé un certain 4 août par la réception de ce «joyau», comme l'a qualifié Ould Abbès. Ce dernier a également donné des instructions pour assurer une meilleure gestion à ce bloc et sa préservation. Ce service de quatre étages d'une capacité de 60 lits avec deux services de chirurgie de 5 salles, permettra d'alléger la pression sur les autres services à travers la prise en charge des cas graves. La gestion du service est assurée par 54 spécialistes entre professeurs, maîtres assistants et médecins résidents ainsi que 118 paramédicaux. Mais, vu qu'il y a toujours un mais en Algérie, ce service, qui a coûté à l'Etat la bagatelle de 6 millions d'euros, manque encore d'effectif. Pour preuve, les responsables en charge de cette nouvelle acquisition ont appelé à l'occasion à renforcer certains services, à l'instar de l'imagerie! Etonnant, on construit une structure en milliards de dinars, pour qu'à la fin, comme c'est le cas dans plusieurs hôpitaux, elle soit bloquée par le manque d'effectif. Le service cité par les responsables en charge, à savoir l'imagerie, est très symbolique... Par manque d'effectif, mais surtout de personnels qualifiés pour l'utilisation des équipements ultramodernes qui ont été acquis par l'Etat, les services d'imagerie sont souvent «hors service», et leurs équipements endommagés par la mauvaise utilisation. Ce qui pénalise les malades. Il ne suffit donc pas de construire ou d'acheter les équipements nécessaires, si en parallèle on ne forme pas le personnel pour les gérer...