Amel Zen est venue en star, pur produit de l'école de musique andalouse, la chanteuse a répondu à toutes les exigences du public oranais. Les animations culturelles et artistiques ramadhanesques ont bel et bien commencé à Oran. Tout en variant les plateaux proposés, l'Office des arts et de la culture de la commune d'Oran a lancé un véritable défi cette année. Vendredi, ce fut Amel Zen, cette chanteuse venue de l'Algérois, qui a eu droit à un traitement exceptionnel, se faisant longuement applaudir par la forte assistance venue se délasser dans les strapontins du Théâtre de verdure d'Oran après une longue journée de ménage et de cuisine. Amel Zen est venue en star puisqu'elle est le pur produit d'une grande école musicale, l'association Kaïssaria de Cherchell. Aussi, la chanteuse a répondu à toutes les exigences du public oranais en l'invitant à une ballade musicale du mode Sika jusqu'au Sihli espagnol. L'artiste ne s'est donc pas trop démenée pour convaincre. Dans son show, qui a duré près de 30 minutes, la chanteuse, par sa voix envoûtante, a fait retentir le verbe algérois, en interprétant la célèbre chanson intitulée Lamouni ligharou meni. Elle a récidivé une deuxième fois en proposant la célèbre chanson latino américaine, dans son originalité, intitulée Kessas avant de la reproduire en arabe. La chanson, qui a fait le succès de tous les interprètes du chant chaâbi comme Abdelkader Chaou et tant d'autres, est intitulée Chahlate laâyani. Le parcours d'Amel Zen est riche en consécrations. Elle a fait ses premiers pas dans l'association musicale andalouse Kaïssaria de la ville de Cherchell où elle chantait l'andalou, tout en jouant de l'instrument traditionnel, la kouitra. En 2002, elle intègre l'Orchestre national de la musique andalouse guidé par Guerbas Rachid et l'Orchestre régional d'Alger sous la houlette de Zerrouk Mokdad. En 2007, elle est nominée 7e Prix lors du concours «Alhane wa chabab». Depuis, elle s'est modelée une personnalité artistique tout en se cherchant. Son nouvel album, sans donner plus de détails, sortira dans les prochains jours tandis que son premier single a été édité tout récemment et diffusé par la radio El Bahdja. Ce qui semble attirer le plus les artistes aux événements artistiques organisés par la commune d'Oran, est cette envie de côtoyer de près le célèbre chef d'orchestre Kouider Berkane. Ce personnage, dont le nom est indissociable de l'art et des artistes, est très connu par sa sagesse sur la scène et les coups de pouce qu'il donne aux artistes lorsqu'ils détonnent dans leurs shows. En somme, les nuits artistiques d'Oran s'annoncent animées dans les tout prochains jours. Outre Fella Ababsa qui vient de confirmer sa participation, les responsables locaux ont entamé les pourparlers avec les chanteuses marocaines Latifa Raâfat et Daoudia. Sur un autre plan, les tournées organisées dans le cadre des festivités «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» se poursuivent. En fin de semaine, la troupe algéroise Tattaful a su attirer l'écoute des curieux lors de ses concerts. Tattaful est cette troupe constituée de jeunes étudiants en quête d'espaces d'expression juvénile, la finalité étant de faire valoir les musiques africaines. Dans leurs oeuvres, les Tattaful chantent le reggae comme ils interprètent le raga et le gnawi. Le guitariste Mouloud Mammeri a résumé l'ambition de ses pairs en petits mots: «Nous voulons juste chanter et dire que la musique africaine est riche», a-t-il affirmé. C'est durant l'été 2010 qu'ils se sont réunis pour le meilleur et pour le pire lors des petites vacances passées à la plage de Saket de Béjaïa, et c'est à partir de la ville de cheikh Sadek El Bejaoui que leur aventure a commencé.