Les stocks de l'Algérie en polluants organiques persistants, s'élèveraient à 190 tonnes dont l'usage est prohibé par les conventions internationales, c'est du moins ce que contient un rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst). Epinglée sérieusement par ce rapport, déposé le 21 juin sur le bureau du Sénat français, l'Algérie est ainsi accusée d'être parmi les plus grands pollueurs de la Méditerranée, nous apprend le journal on line Tout Sur l'Algérie-TSA. Ce rapport, cité vendredi par TSA, accable en effet notre pays, notamment sur son utilisation de pesticides et sur ses importants rejets d'hydrocarbures en mer. Intitulé La pollution de la Méditerranée: état et perspectives à l'horizon 2030, ce rapport implacable et très détaillé, repris également par plusieurs journaux français dont L'Express, Le Figaro et Les Echos, a été élaboré par Roland Courteau, sénateur du Parti socialiste français (PS). Ce dernier cite, entre autres, «le stockage incontrôlé (par l'Algérie) depuis des décennies de pesticides interdits, et cela dans des installations lessivées vers la mer en cas de fortes pluies». Le rapport cite la construction aux fins d'irrigation, d'une centaine de barrages réservoirs qui «bloquent les limons et accroissent l'érosion naturelle des zones côtières». Le sénateur explique dans son rapport que ce sont, entre autres, les relargages de POP (polluants organiques persistants) qui reposent dans les sédiments des fleuves. Les rémanences, ou résidus d'aimantation, d'exploitations minières anciennes, ainsi que les restes industriels des pays européens de l'Est qui participent également à la pollution du Bassin méditerranéen. L'Algérie est également épinglée pour ses industries de transformation d'hydrocarbures. Citant l'Agence européenne de l'environnement, M. Courteau indique que l'Algérie rejette en Méditerranée 10.000 tonnes/an de déchets provenant de ses raffineries pétrolières. Le rapport a relevé également que d'autres pollutions industrielles proviennent d'industries anciennes (textile, engrais, chimie, cimenterie), mais qui ont été implantées depuis une vingtaine d'années sur la rive Sud. Il s'agit de pollutions imputables aux supports matériels de l'économie immatérielle (portables, PC, etc.) dont les habitants de la rive Sud s'équipent progressivement, en l'absence d'une législation et de filières de recyclage ad hoc.» Face à cette situation pour le moins préoccupante, le sénateur français appelle la communauté internationale à réagir «rapidement.» Avec 8 à 10% des espèces marines connues, «la Méditerranée est un des réservoirs de biodiversité marine les plus importants de la planète», a-t-il souligné.