Un rapport du Sénat français intitulé «La pollution de la Méditerranée : état et perspectives à l'horizon 2030» épingle l'Algérie pour l'utilisation de pesticides interdits. D'après ce rapport, l'Algérie continue de stocker des pesticides interdits par les conventions internationales. Le rapporteur socialiste, Roland Courteau, précise, dans son rapport rendu public le 21 juin 2011, que l'Algérie stocke actuellement 190 tonnes de pesticides interdits, principalement du DDT, alors que le Maroc en stocke 8 tonnes et la Turquie 10 tonnes. Ces polluants se trouvent actuellement dans des entrepôts situés dans six wilayas qui sont Alger, Tipasa, Aïn Témouchent, Sidi Bel Abbès, Mascara, Tizi Ouzou et Mostaganem. Le rapporteur précise plus loin qu'«une évaluation de l'importance de ces stocks a été effectuée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Même si ces données datent de 2002, la situation n'a probablement pas beaucoup évolué depuis.» «Les pesticides les plus dangereux, comme les polluants organiques persistants interdits par la Convention de Stockholm, sont encore une ombre portée sur la qualité de l'environnement. Cette liste de polluants organiques persistants qui comprenait initialement 12 produits (d'où leur sobriquet cinématographique des «12 salopards») s'est accrue en 2010 de 9 nouvelles molécules. Leur interdiction d'utilisation doit s'accompagner de la destruction des stocks de ces produits, ce qui est loin d'être acquis dans tous les pays de la rive Sud», avertit le sénateur socialiste Roland Courteau. Outre l'utilisation des pesticides, une mention spéciale est adressée à l'Algérie en tant que principal producteur d'hydrocarbures du pourtour méditerranéen. Selon un rapport de l'Agence européenne de l'environnement, l'Algérie rejette 10 000 tonnes d'hydrocarbures dans la Méditerranée, dues à des fuites d'exploitation ainsi que des boues toxiques provenant des raffineries d'Alger et de Skikda, se concentrant ainsi dans les sédiments portuaires de ces grandes agglomérations. Le rapport poursuit ainsi : «Ceci, quand ces résidus ne sont pas mélangés aux ordures domestiques et stockés de façon non sécurisée dans des décharges à ciel ouvert, ils sont lessivés lors des épisodes pluviométriques violents.» Le rapport pointe de grandes différences d'approches entre rive sud et nord de la Méditerranée en matière de traitements des pesticides, des déchets et de manière générale de rejets dans la mer. Ainsi, pour les stocks de pesticides interdits, lorsqu'ils ne sont pas utilisés clandestinement, leur conditionnement présente d'énormes risques de fuites.