L'humoriste Abdelkader Secteur a fait le plein à Oran Blagues et anecdotes de parcours ont provoqué l'hilarité et le zygoma sur les planches du Théâtre de verdure d'Oran. «Les Oranais sont friands d'humour et de bonne humeur accompagnant le chant et la musique», a indiqué Mohamed Anouar, un inconditionnel des spectacles du Théâtre de verdure d'Oran. Et ce dernier d'ajouter: «Cette réconciliation avec les bonnes traditions tantôt lyriques et souvent humoristiques nous a cruellement manqué pendant de longues années». En effet, l'humour et le rire ont ponctué la quasi-totalité des soirées estivales et ramadhanesques d'Oran organisées ces deux derniers mois. Blagues et anecdotes ironiques ont été racontées d'un ton, à la fois amusant et ironique sur les planches du Théâtre de verdure et du Théâtre régional Abdelkader-Alloula. La dernière soirée en date remonte à vendredi dernier lorsque le bassiste de la troupe Sarab (Mirage) a, d'une touche oranaise, déclenché le fou rire des spectateurs en leur racontant une toute petite histoire sur trois femmes amnésiques, invitées par leur amie, elle aussi, amnésique. Les deux premières, hôtes, très critiques, ont oublié que leur ami, leur a servi, sans se rendre compte, le café trois fois, tandis que la troisième s'est posée la question de savoir si elle avait été invitée. Jeudi dernier, le comédien Houari Kara a, lui aussi, pu et su provoquer l'hilarité de la forte foule venue assister à la soirée ramadhanesque organisée au Théâtre de verdure par l'Office des arts et de la culture de la wilaya d'Oran. Houari Kara est de ces rares comédiens qui ne cassent jamais le rythme de l'allégresse populaire en frappant fort au moment précis. Son verbe, sa démarche, son style de narration provoquent chez l'auditeur, cette boulimie de rire dès que le comédien se met à l'oeuvre. Un autre et pas des moindres a, lui aussi, apporté sa touche dans plusieurs soirées organisées cet été à Oran. Il s'agit de Houari Ftita. Cette appellation fait référence à sa petite silhouette. Son don à faire rire les plus crispés a été avéré à plusieurs reprises. Dans ses sketches, Houari Ftita s'attaque, d'un accent oranais, aux sujets sociaux dont le mariage, le chômage et la mal-vie. Chérif Hadjam, appelé localement «Hmimiche» n'est pas en reste. Ce chirurgien-dentiste a abandonné ses études pour se consacrer entièrement à l'art, en particulier l'humour et les clowneries. A son actif, un palmarès riche en créations, notamment de sujets comme l'enfance, l'environnement. Hmimiche a apporté sa touche dans les soirées ramadhanesques. Auparavant, Hindou, un jeune artiste de Ouargla imitant l'accent hindou a égayé les soirées organisées dans le cadre du Festival de la chanson oranaise. L'imitation lui va a merveille, notamment quand il a reproduit, durant plusieurs soirées, la démarche exceptionnelle de Cheikh Abdou. Quelques jours avant le Ramadhan, deux pointures importantes ont drainé de nombreuses foules, Dieudonné et Abdelkader Secteur. Ces deux artistes de renommée mondiale ont, malgré le prix élevé des billets, fait le plein. Le premier a donné son spectacle au cinéma le Maghreb (ex-Régent) tandis que le second a animé une soirée vibrante au Théâtre de verdure d'Oran. Il faut dire que les Oranais sont très portés sur le rire. Toutes les institutions ayant une relation directe ou indirecte avec l'animations culturelle, font appel à ces comédiens. Aussi, plusieurs troupes, constituées de comédiens oranais, continuent de faire le bonheur des habitants d'El Bahia à commencer par le trio Amjad, composée essentiellement de Houari et Bakhta. La troupe Bila Houdoud est constituée des célèbres Mustapha et Hamid, qui ont créé leur style en accompagnant leurs danses exceptionnelles par un verbe qui fait vibrer le spectateur. Les Oranais sont, depuis la nuit des temps, intimement liés à l'humour. Les défunts Sirat Boumediene et Hdidouane en sont des preuves concrètes. Ne dit-on pas que le rire est un signe de bonne santé?