Le réceptacle de la musique andalouse, la ville des Roses, a été l'hôte du public algérois ce jeudi à la salle Ibn Khaldoun. Organisé par l'établissement Arts et Culture, le festival de la musique andalouse a été clôturé ce jeudi à la salle Ibn Khaldoun. En compagnie de ses meilleurs musiciens et chanteurs, l'association El-Widadia de Blida, l'une des plus anciennes formation de musique andalouse à l'échelle nationale, a présenté, lors de cette soirée un magnifique récital dans la gamme de la noubat El-Dil, une nouba qui a aussi été dédiée à tous les sinistrés du séisme du 21 mai dernier. Les mordus de la musique arabo-andalouse ont été nombreux à venir à la salle Ibn Khaldoun se ressourcer aux airs de la musique classique algérienne. El-Widadia, dont la tranche d'âge varie entre 17 et 32 ans, a été fortement applaudie. Le public présent a été émerveillé par la performance et le talent de cette formation musicale blidéenne, et particulièrement par sa voix cristalline de la cadette d'El Widadia, Mlle Fella Bouamra, à peine 17 ans, qui s'est distinguée, notamment lorsqu'elle interpréta en virtuosité le sublime morceau Adir El Kess, l'un des diamants de noubat El-Dil. Charmé par la qualité des morceaux interprétés, à l'instar de Ya Malek Bahdjati, Layali Saâoud, Min houb hadi el Ghazala, et la beauté lyrique de ses vers, très attentif à la douceur de cette musique classique, le public algérois a vibré tout au long de cette soirée avec les différentes mélodies et symphonies inspirées toutes du patrimoine culturel de la musique arabo-andalouse. Cet art, de la musique classique algérienne aujourd'hui universelle, a acquis droit de cité à Blida grâce à des maîtres comme Mohamed Khedaoui dit Si Moussa, Mahieddine Lakhal, Mahfoud Mohamed Benguergoura pour ne citer que ceux-là. Aujourd'hui Mohamed Dilmi à la derbouka, Rachid luthiste, et Fella la violoniste ont pris le relais, de faire enseigner et diffuser ce patrimoine national afin de perpétuer cet art comme l'ont déjà fait les anciens. L'association El-Widadia naquit en 1932. Son fondateur n'est autre que Mohamed Khedaoui dit Si Moussa décédé en 1954. Il était l'un des promoteurs de la renaissance culturelle à Blida, il dirigeait parallèlement la troupe théâtrale d'où émergea Mohamed Touri, Si Bachir et tant d'autres. En 1936, El-Widadia était renforcée par l'arrivée de Mahieddine Lakhal, qui contribua à Alger à la fondation de plusieurs associations musicales andalouses dont notamment Al Mossilia Al Djazairia, participa à la découverte de grands talents comme Dahmane Benachour, Hadj El Mahfoud, Mohamed Benguergoura. Et c'est de là qu'ont émergé les ténors blidéens qui se sont fait connaître sur les ondes de Radio-Alger. L'association de la ville des Roses a connu de vifs succès dans les grands festivals, obtenant en 1973, le premier prix au festival de la jeunesse. L'ensemble blidéen, digne ambassadeur de l'Algérie à plusieurs occasions, sillonna le monde où il fut apprécié par des publics aussi divers que les publics bulgare, burkinabé, libyen, français notamment.