Près de 400 bus ont été immobilisés par un mouvement de grève unique dans l'histoire de notre pays. Une réunion a regroupé autour d'une même table, hier dans l'après-midi, les représentants des transporteurs, le wali, le président de l'APW et le responsable du secteur en vue de trouver une issue à la grève qui dure depuis près d'une cinquantaine de jours. Selon certaines indiscrétions au sein du collectif, un consensus est en train de se dégager parmi les grévistes pour mettre fin à leur débrayage. Du côté des pouvoirs publics, des concessions semblent être faites pour faciliter le travail au sein de la nouvelle gare de Kef Naâdja. Cette station multimodale, reconnaissent les responsables du secteur, manque de certaines commodités. En effet, selon toujours les mêmes sources, la rencontre d'hier qui se déroulait encore jusqu'à tard dans l'après-midi devait déboucher sur une reprise du travail au sein de la nouvelle gare. Il est vrai aussi qu'en plus des concessions faites par les pouvoirs publics, les transporteurs commencent à sentir le souffre au sein de la population. Celle-ci est de moins en moins réceptive à leurs arguments que la majorité des voyageurs trouvent d'ailleurs non convaincants. Ainsi, la wilaya de Tizi Ouzou qui a passé plus d'une quarantaine de jours totalement coupée du reste du pays renouera vraisemblablement avec les bus desservant la capitale dans les prochaines heures. Les voyageurs déjà d pénalisés par la mise en route du nouveau plan de transport de la ville des Genêts n'ont pas pu rejoindre leurs lieux de travail, pendant plus d'un mois. Derrière cette situation pénalisante, le mouvement de protestation des propriétaires des bus desservant la wilaya vers la capitale, Alger. Près de 400 bus ont été immobilisés par un mouvement de grève unique dans l'histoire de notre pays. Certains voyageurs, désespérés, ont abandonné l'idée de se rendre dans la capitale. Beaucoup ont perdu des journées de travail sans compter les pertes occasionnées à l'économie locale. Sur le terrain, les avis ont commencé depuis quelques semaines à diverger quant à la légitimité de la grève. Alors que certains citoyens, peu nombreux, d'ailleurs, trouvent juste l'action des transporteurs, d'autres estiment que ceux-ci ne cherchent que leurs intérêts faisant totalement fi de la souffrance des voyageurs. En effet, jusqu'à hier, les discussions avec les citoyens montrent si besoin, est que les motifs de ce mouvement sont inconnus. Hormis l'ouverture de la nouvelle gare, que les usagers d'ailleurs trouvent insuffisante pour un mouvement d'une aussi pénalisante ampleur, aucune autre cause n'est largement diffusée par les transporteurs. Ces derniers laissent la population ronger son frein et à l'occasion, discuter de la rumeur. Certains évoquent l'existence d'une gare ferroviaire dont la concurrence dérange les propriétaires de bus. D'autres évoquent la décision injuste de les faire sortir de la ville. Les deux causes ne semblent, toutefois, guère recueillir le soutien des populations.