Des partis d'opposition irakiens de diverses obédiences politiques ont fait, hier, une sortie remarquée en affirmant clairement que le régime de Saddam Hussein est en relation permanente avec les taliban et l'organisation d'Oussama Ben Laden, Al-Qaîda. Alors qu'une alliance de formations demande purement et simplement aux Américains d'étendre leur guerre antiterroriste au territoire irakien, une formation pro-iranienne, le Haut conseil de la révolution islamique, s'oppose à des actions militaires contre Bagdad. Cependant, les opposants islamistes à Bagdad confirment, au même titre que le reste de l'opposition, l'implication de l'Etat irakien dans les attentats antiaméricains du 11 septembre dernier. «Nous avons des preuves sur l'implication du régime irakien dans les attentats du 11 septembre dernier», a déclaré un groupe d'opposants établis à Londres et membre du Congrès national irakien - nom donné à la coalition de l'opposition. Ils appuient leurs affirmations par «des preuves formelles» qu'ils disent avoir remises à l'Administration américaine. Ces preuves concerneraient, selon les membres du Congrès national, les relations qu'aurait établies le régime de Saddam avec Ben Laden. Cela justifierait, à leurs yeux, des frappes américaines contre le régime irakien dans le cadre de l'actuelle offensive antiterroriste menée par l'armée US. A ce propos, le porte-parole du Congrès national irakien, El Charif Ali Ben Hussein a affirmé: «Nous attendons des Etats-Unis une réaction militaire contre le régime de Saddam.» Il estime qu'«une opération militaire en Irak est inévitable». El Charif Ali Ben Hussein a insisté sur le fait de ne pas refaire la même erreur qu'en 1991. «Il ne faut pas commettre les mêmes erreurs que par le passé. En libérant le Koweït, ils (les Américains) ont épargné le régime de Saddam», a-t-il déclaré, avant de désigner nommément l'ambassadeur irakien à Ankara (Turquie), Farouk Hidjazi, comme étant «l'intermédiaire entre Bagdad et Ben Laden». Par ailleurs le Haut conseil de la révolution islamique en Irak - pro-iranien - a affirmé être «persuadé de l'existence d'une relation entre Bagdad et Ben Laden», mais se dit contre des attaques américaines contre l'Irak. Ces «révélations», venant de l'opposition irakienne, viennent à point nommé pour les Américains. Le président Bush avait déclaré, rappelons-le, que l'Afghanistan ne sera pas l'unique cible des Etats-Unis. L'Irak sera probablement le prochain sur la liste. En attendant les autres...