Le numéro deux d'Al-Qaîda, Ayman Al-Zawahiri, le porte-parole du réseau terroriste, Souleimane Abou Ghaïth, et l'un des fils d'Oussama Ben Laden figurent parmi les membres d'Al-Qaîda arrêtés en Iran, a rapporté hier la télévision satellitaire arabe Al-Arabiya citant des sources diplomatiques occidentales. «Parmi les personnes arrêtées, figurent des Saoudiens, des Koweïtiens, des Jordaniens et des Kurdes irakiens», ajoute Al-Arabiya. Selon cette télévision, «la visite que doit effectuer prochainement en Iran le secrétaire au Foreign Office Jack Straw doit porter essentiellement sur cette affaire». Le porte-parole du gouvernement iranien Abdollah Ramezanzadeh avait affirmé pour sa part que certains des membres d'Al-Qaîda arrêtés en Iran avaient été identifiés, en se refusant toutefois à préciser leur identité et leur nombre. M.Ramezanzadeh avait également refusé de préciser si des membres importants d'Al-Qaîda se trouvaient parmi les personnes arrêtées et identifiées. Cette arrestation pourrait peut-être réchauffer les relations entre Téhéran et Washington qui ne sont guère au beau fixe depuis que le régime de Bagdad est tombé et que les USA ont clairement affiché leur intention de faire tomber à sa suite celui des mollahs iraniens. Les soulèvements estudiantins rappelant curieusement des phénomènes similaires, intervenus en 1979 pour renverser le chah et le remplacer par Khomeïyni, sont vertement soutenus par Londres et Washington. Cela pourrait ne plus être le cas à la suite de ce très important coup de filet. Les dirigeants iraniens avaient déjà affirmé qu'une «poignée» de membres du réseau terroriste d'Oussama Ben Laden avait été arrêtée en Iran avant les attentats de Riyad, le 12 mai dernier, qui ont fait 35 morts, dont neuf Américains. Cela fait plusieurs mois déjà que des rumeurs persistantes, reprises par notre journal, faisaient état de la présence de Zawahiri et du fils de Ben Laden en Iran, à la frontière séparant ce pays d'Afghanistan et du Pakistan sur des montagnes redoutables et réputées quasi infranchissables. Zahahiri, avant d'être pris, a déjà eu le temps de lancer plusieurs messages de menaces contre les Etats-Unis et leurs alliés avant de se faire enfin prendre.